l Contrairement aux courtiers et agents, lAdministration na prévu pour les banques que des barrières très timides pour les empêcher davoir un libre accès à la présentation des opérations dassurance. * Les courtiers dassurance pointent du doigt le conseil qui fait souvent défaut chez les banques parce que le particulier est dans lincapacité de gérer son contrat dassurance. * Larticle 7 de la loi bancaire 1993 a été perdu de vue par les pouvoirs publics. Depuis quelques années, on assiste à une diversification des réseaux de distribution de lassurance. Les courtiers et agents dassurance se plaignent de lapparition des ventes directes de produits dassurance par les sociétés dassurance elles-mêmes, les banques, les bureaux de poste et certains établissements de crédit, autres que les banques, ainsi que certains concessionnaires automobiles. Les catégories dintermédiaires traditionnels ne sont donc plus les seuls, loin sen faut, à intervenir sur le marché de lassurance. Lobservation des méthodes commerciales de distribution de lassurance utilisées au Maroc révèle une dualité entre le confinement légal des agents et des courtiers à un seul point de vente, et lomniprésence des banques et de la poste. Celles-ci présentent, en effet, à travers lensemble de leur réseau et à des prix plus bas que ceux pratiqués par les intermédiaires et souvent en exclusivité, à la fois des opérations dassurance de personnes pour lesquelles elles sont autorisées et des opérations dassurance dommage pour lesquelles elles ne sont pas habilitées. Demain, dautres canaux de distribution viendront probablement sajouter à la liste et enterreront, de manière officielle, lavenir des courtiers. Haro sur la concurrence déloyale ! Les courtiers dassurance qualifient cette concurrence d'illicite et pointent du doigt la réglementation. Daprès le Président de la Fédération des courtiers, la situation dans laquelle se trouvent les agents et courtiers découle dun code des assurances qui se voulait permissif, voire conciliant avec les uns et pas assez avec leur profession, laquelle continue à payer inexplicablement les quelques travers commis dans un passé très lointain par quelques entreprises dassurance aujourdhui en liquidation ou par des intermédiaires, peu nombreux du reste, et dont lagrément a été retiré. Même son de cloche chez A. Bennis, vice-Président de la FNACAM qui annonce que larticle 5 de la loi bancaire stipule que les banques peuvent effectuer des opérations connexes à leurs activités principales, à savoir le «conseil et lassistance en matière de gestion financière, lingénierie financière, et dune manière générale, tous les services destinés à faciliter la création et le développement des entreprises ». Les banques interprétant cet article, considèrent que lassurance est un instrument de mobilisation de lépargne aidant au financement des investissements. Autrement dit, la banque prétend que chaque fois quelle peut démontrer lexistence dune relation entre un contrat dassurance et une opération bancaire, celle-ci peut être qualifiée de connexe et entre donc dans le champ de larticle 5 de la loi bancaire. Et si les courtiers sont tenus de respecter un certain nombre de critères pour exercer la profession, il nen est pas de même pour les banques. LAdministration na prévu pour ces dernières que des barrières très timides pour les empêcher davoir un libre accès à la présentation des opérations dassurance. La profession tient à rappeler que larticle 7 de la loi bancaire 1993 stipule que pour les opérations extra bancaires, le ministre des Finances peut autoriser les banques à les effectuer à condition de ne pas restreindre ou fausser le jeu de la concurrence au détriment des entreprises qui les exercent à titre principal. Malheureusement, cet article a été perdu de vue par les pouvoirs publics car les banques faussent le jeu de la concurrence. Toutefois, dans lesprit des pouvoirs publics, il nexiste pas de motif valable dinterdire un intermédiaire, quand cet intermédiaire peut satisfaire les besoins des consommateurs, surtout lorsque ces besoins sont connexes à une activité habituelle. Cest ce qui peut être compris à la lecture du dernier aliéna de larticle 306 du code des assurances qui stipule que des personnes, autres que les intermédiaires dassurance, peuvent être autorisées à présenter au public des opérations dassurance. Bien quils se sentent menacés, les courtiers dassurance ne baissent pas les bras. La Fédération exhorte lensemble des membres à uvrer pour la certification, un véritable tremplin pour la restructuration du secteur.