* La synergie bat son plein dans le secteur des assurances. * Sur léchantillon des opérateurs du secteur cotés à la BVC, ladossement à une banque se reflète automatiquement sur les résultats. * La Direction des Assurances et de Prévoyance sociale veille au grain. Les compagnies dassurance cotées à la Bourse de Casablanca ont clôturé le premier semestre 2007 sous le signe des contrastes. Si Wafa Assurance a pu tirer profit des synergies développées avec le groupe Attijariwafa bank, il nen est pas de même pour Agma Lahlou Tazi qui opère dans un contexte où la concurrence bat son plein, encore moins pour la Marocaine Vie qui a vu la branche Vie, son cheval de bataille, sétioler. Wafa Assurance mène le jeu Les résultats semestriels de Wafa Assurance témoignent de lefficacité de son plan daction, marquant ainsi sa détermination à devenir la compagnie généraliste de référence sur la Vie et lautomobile. Aussi et pour la première fois, la branche Vie affiche une ascension de plus du double à 838 MDH à fin juin 2007, sadjugeant ainsi pour la première fois une contribution majoritaire au chiffre daffaires de la compagnie, soit un pourcentage de 51,5%. Daprès le management de la compagnie, «cette évolution positive résulte essentiellement des retombées positives des synergies mises en place avec Attijariwafa bank en matière de bancassurance et de la bonne performance des produits de capitalisation». A linstar de la Vie, les primes émises en non Vie se hissent de 9% à 790 MDH. Prises globalement, les primes émises de Wafa Assurance totalisent 1,6 Md DH contre 1,2 Md au 30 juin 2006, soit une progression de 42,4%. Au niveau bilanciel, la compagnie détient des capitaux propres de 1,2 Md DH à fin juin 2007, soit 4,6 fois le minimum réglementaire. Cette cadence a permis à la compagnie de réaliser par anticipation les objectifs visés par Elan 2006-2008 et une nouvelle stratégie de développement à lhorizon 2010 serait dores et déjà à létude. Ainsi, pour 2007, la compagnie table sur une capacité bénéficiaire en hausse de 61,2% à 505,6 MDH. La montée en puissance de Wafa Assurance sur la branche Vie, ajoutée à une exacerbation de la concurrence, ont été subies par la compagnie spécialisée dans la Vie. A lissue du premier semestre de lannée en cours, le chiffre daffaires global de la Marocaine Vie sélève à 359,2 MDH, en appréciation de 32% comparativement à la même période en 2006. Cette progression résulte de la bonne tenue des réalisations sur le segment Entreprises dont le chiffre daffaires progresse de 77% à 75 MDH et de la bancassurance, avec une augmentation de 21% à 196 MDH. Elle est aussi le fruit dun accroissement de 23,6% à 90 MDH de lactivité Prévoyance, profitant de la dynamique favorable tant sur le crédit immobilier que sur le crédit à la consommation ainsi que de la montée en régime des partenariats de distribution en assurance Décès emprunteurs avec Eqdom et plus récemment avec Assalaf Chaâbi. Les charges de sinistres par contre salourdissent, quant à elles, de 32,2% à 348 MDH. Du côté des performances techniques, la branche Vie dégage un résultat de 2,6 MDH contre 10,2 MDH en 2006, pâtissant principalement du recul du résultat financier. En définitive, et intégrant une dotation de provision de gestion dont limpact net sur le résultat est de 3 MDH, la capacité bénéficiaire de la filiale assurance de la Société générale ressort en baisse de 61% à 6,5 MDH. Les analystes prévoient à cet effet un accroissement du chiffre daffaires de la compagnie en 2007 de 5,4% à 589,9 MDH. Le résultat net devrait par contre afficher un repli de 39,5% à 12,6 MDH. La Marocaine Vie est ainsi appelée à concentrer ses efforts sur loptimisation des effets de synergie avec sa maison-mère et la société de crédit à la consommation. A linstar de Wafa Assurance, la Marocaine Vie table sur une exploitation optimale de la bancassurance, celle-là même qui est considérée par les cabinets de courtage comme étant une concurrence déloyale. 1 + 1 = 3 Depuis que le Code des assurances a permis, dans sa dernière mouture, aux établissements bancaires de créer le cabinet de courtage leur donnant ainsi le droit de distribuer les produits dassurance, les courtiers crient au scandale. Véritablement impacté par la baisse du taux moyen de commissionnement, le chiffre daffaires dAgma Lahlou Tazi marque un léger repli de 2,1% pour sétablir à 60,2 MDH contre 61,5 à fin juin 2006. Tirant profit de lallègement des charges générales dexploitation de 2,8% à 26 MDH grâce essentiellement à la baisse de 3% à 18,7 MDH des charges de personnel, le résultat dexploitation ressort à 35,7 MDH contre 35,9 MDH une année auparavant. La marge opérationnelle se dégrade, de ce fait, de 0,9 point à 59,3%. En somme, intégrant un résultat financier de 1,1 MDH, le résultat net du courtier demeure quasiment stable à 24 MDH contre 24,4 MDH au cours de la même période en 2006. Pour remédier à la situation, ALT prévoit lexploitation des synergies potentielles avec les différentes filiales de lactionnaire de référence. Cette analyse met en exergue lenjeu de la synergie dans les résultats des opérateurs de lassurance pris dans léchantillon. Cette synergie matérialisée par la bancassurance porte atteinte aux courtiers dassurance (voir www.financesnews.ma). Aujourdhui, nous apprenons de source sûre quune réunion sest tenue le 18 septembre à Rabat, entre la DAPS et la FNACAM conduite par Moulay Hafid Elalamy. Les deux parties ont ainsi exprimé leur souhait de voir le secteur gagner en transparence, éthique, équilibre et croissance. Daprès Elalamy, «le but de cette rencontre est que le secteur des assurances retrouve sa sérénité de développement à linstar dautres secteurs et que le Code des assurances actuel, dont on ne peut contester le mérite dexister, soit réexaminé de sorte à pouvoir, au vu du recul et du vécu, reconsidérer un certain nombre de dispositions sur lesquelles le comité directeur de la FNACAM compte revenir, une fois les études en cours étayées et finalisées». Les courtiers ne cessent de tirer à boulets rouges sur ce quils qualifient de concurrence déloyale. Daprès eux, les 3/4 du portefeuille des banques constituent une mutation de celui des leurs. Les résultats présentés ci-dessus en attestent.