* Le secteur des assurances a enregistré un chiffre daffaires en progression de 7% par rapport à 2007. * Leffet de synergie avec les réseaux de distribution bancaires booste le secteur. * Jusquà présent, la branche Vie a été épargnée par la crise financière. * Les analystes restent peu optimistes pour 2009. Lannée 2008 sest soldée, pour le secteur des assurances, par une amélioration des primes émises. Le chiffre daffaires drainé par le secteur à fin 2008 est de lordre de 19 Mds de DH, en progression de près de 7%. Les compagnies dassurance ont ainsi pu tirer leur épingle du jeu, et ce malgré le marasme boursier qui a sévi au cours de cette année. «Sur le plan financier et compte tenu de la baisse de la Bourse de Casablanca, les profits des réalisations de placements des différentes compagnies ont été relativement très faibles, doù lappréciation positive des résultats du secteur», explique un assureur. Mais il faut reconnaître que leffet de la bancassurance a joué pleinement en faveur des compagnies dassurance adossées aux banques. Ce segment sest avéré être un créneau porteur pour les compagnies appartenant à des groupes et qui se sont livrées à une concurrence acharnée en la matière. A noter par ailleurs que dans cette configuration, le secteur des assurances a été marqué par une profonde restructuration qui sest poursuivie lan dernier par lélargissement du champ des assurances obligatoires et laccélération du mouvement de concentration, avec notamment le démarrage du processus de fusion des compagnies CNIA/Essaada en juin 2008. Autres faits marquants ayant caractérisé le secteur au cours de cette année 2008, labandon du projet de partenariat entre la Marocaine Vie et la Banque Populaires et, par la suite, le retrait de la filiale assurance de la SGMB de la cote. En matière de réglementation, la Direction des Assurances et de Prévoyance Sociale avait diffusé une circulaire annonçant lavènement de Solvency II au Maroc. Le but de cette réforme est de renforcer la sécurité des transactions ainsi que la solvabilité des compagnies dassurance via une couverture plus exhaustive des risques (voir www.financesnews.ma). Ces nouvelles exigences réglementaires introduites par la réforme devraient se traduire par une vague de recapitalisations du secteur des assurances. Toujours en matière de réglementation, et dans le cadre de la réforme du secteur financier initié par le Conseil National du Crédit et de lEpargne, un projet de transformation de la DAPS en autorité indépendante a été lancé dans le but daccroître la supervision du secteur des assurances. Une supervision qui, en raison de la crise financière, savère dautant plus indispensable. La branche Vie en nette amélioration Dans un contexte de crise, on sattend le plus souvent à un afflux massif sur le retrait de lépargne de la part des souscripteurs. Cest le cas dailleurs de plusieurs pays frappés de plein fouet par la crise financière. Sous dautres cieux, les produits dassurance Vie dont les performances sont liées, entre autres, à lévolution boursière souffrent évidemment de la crise actuelle. Il a été constaté une chute de la demande de ces produits au profit de ceux à taux garanti dont lencaissement est en hausse. Au Maroc, les produits axés sur lassurance des personnes (décès, épargne, assistance, retraite complémentaire ) ont jusquici enregistré une hausse de 20 à 30%. «Dans un contexte de crise, le secteur des assurances ne serait touché essentiellement que par la baisse de la Bourse de Casablanca et au cas où celle-ci continuerait à baisser, ce qui nest pas évident», explique un opérateur dans le secteur. Toutefois, et malgré la hausse enregistrée dans le segment Vie, ce sont encore les produits «Non Vie» qui représentent les deux tiers de lactivité du secteur. Ils se chiffrent à près de 13 Mds de DH environ, dont la moitié provient de lassurance automobile, suivie par lassurance accidents du travail rendue obligatoire depuis 2003. De lavis des opérateurs du secteur, la baisse de la période de souscription ouvrant droit à exonération naura quun effet modeste sur le chiffre daffaires drainé dans le segment Vie. Si on prend le cas des compagnies cotées telles que Wafa Assurance, on remarque que lannée 2008 na pas été trop différente des trois années précédentes. La compagnie a réalisé un chiffre daffaires de 4,1 Mds de DH, en progression de 17,7% par rapport à 2007. Cette évolution résulte essentiellement de la montée en flèche des primes émises dans le segment Vie. Une performance que lon peut attribuer à leffet de synergie développée dans la distribution avec les réseaux bancaires Attijariwafa. Idem pour Atlanta qui a réalisé un bon cru au terme de 2008. Le chiffre daffaires a atteint 2,17 Mds de DH en progression de 8,5% par rapport à 2007. Lessentiel du chiffre daffaires est drainé par la branche non Vie où la compagnie arrive en troisième position. De lavis des analystes, si limpact de la chute des placements est aujourdhui mitigé, celui-ci risque tout de même de saccentuer en 2009, consécutivement à la persistance de lincertitude sur les marchés boursiers.