* Le ralentissement de la branche Vie devrait inciter à sa défiscalisation. * Il faut accompagner leffort dépargne en fonction de la durée de détention. * Les rapprochements que connaît désormais le microcosme financier ont permis le développement de la bancassurance et, partant, celui de la branche Vie. Dans lensemble, pas de changement dans la structure du portefeuille du secteur des assurances pour lannée 2008. Le plus gros du chiffre daffaires est porté essentiellement par le non-Vie qui concentre, pour cette année, un volume dactivité de 13.119,8 MDH. A ce niveau, le moteur de lassurance automobile est toujours en tête avec 5.991,4 MDH de chiffre daffaires, soit 30,3% de parts de marché. Toutefois, la branche Vie & Capitalisation a nettement ralenti sa progression avec seulement 12,3% par rapport à lexercice précédent où la croissance de la branche avait connu un pic à 41,8%. Pour sa part, lassurance Vie a réalisé un CA de 6.557,8 MDH, avec un rythme de progression toujours à deux chiffres (11,5%), mais en net recul par rapport à lexercice précédent. Un tel ralentissement devrait donner au marché des arguments supplémentaires pour réclamer un nouveau coup de pouce dans la défiscalisation de lassurance Vie qui reste lun des principaux gisements de relance de lépargne. De lavis des analystes, les rapprochements que connaît actuellement le secteur des assurances devrait se poursuivre pour lui permettre de jouer son rôle en matière de collecte de lépargne. Le secteur se caractériserait ainsi par une accélération du développement de lassurance Vie qui, désormais, recèle un gisement de potentiel considérable. Une telle tendance devrait indéniablement doper les revenus des compagnies, spécialement celles adossées à des groupes bancaires. La bancassurance dope la rentabilité Lassurance Vie, pratique récente au Maroc, commence à prendre un peu délan, mais cela nempêche que globalement, lépargne au Maroc reste marginale et les compagnies dassurance demeurent peu créatives. Certes, pour quils se développent, les produits dassurance de personnes ont besoin dun appui fiscal de la part de lEtat. Après plusieurs tractations, le Fisc a enfin cédé aux doléances des compagnies dassurance. Ainsi, à loccasion de la Loi de Finances 2009, le Fisc a réduit la période de souscription de 10 à 8 ans en vue de bénéficier de labattement en ce qui concerne les produits liés à la vie. «Lépargnant marocain a une tendance court-termiste. Il y a peut-être une logique daccompagner leffort dépargne en fonction de la durée de détention», explique un responsable. Des mesures fiscales contraignantes ne feront que dissuader lépargnant marocain qui va préférer sorienter vers dautres types de placement tels que les actions, limmobilier La «pierre» est rentable dès le premier jour de son acquisition. Quant à lopération dassurance Vie, elle ne le sera que dans un futur lointain. Et donc tout cela pourrait le rendre indécis. «Une réduction de la période à 8 ans contribuera relativement au développement de lépargne longue des ménages qui reste, malgré tout, faible. Elle permettra ainsi daméliorer lépargne financière domestique et de renforcer lépargne à long terme au Maroc avec tout son impact sur léconomie marocaine», sempresse dajouter le président dune compagnie dassurance. Parce que pour faire face aux imprévus de la vie, quoi de plus évident que de se constituer une épargne ? La solidarité familiale faisant de plus en plus défaut, lassurance Vie devient, aujourdhui, une nécessité impérieuse. Tout cela laisse prédire que lavenir de lassurance au Maroc se joue, en partie, sur la vie.