Energies fossiles, énergies renouvelables, nucléaire, charbon et GNL, toutes ces énergies composeront le bouquet énergétique de demain. Le GNL est une composante essentielle dans la réussite de l'intégration énergétique. Une belle brochette d'experts nationaux et internationaux ont animé le débat sur la transition énergétique. Face à l'augmentation inéluctable de la demande mondiale en énergie, le choix du mix énergétique est devenu un impératif. Une politique qui permet d'assurer les besoins en énergie tout en diversifiant les sources. Energies fossiles, énergies renouvelables, nucléaire, charbon et GNL, chaque pays devra composer son propre bouquet énergétique selon sa politique. Le défi, désormais, est d'assurer l'intégration des énergies renouvelables pour réussir cette transition énergétique dont tout le monde parle. C'est l'un des points saillants soulevés par les participants lors de la Conférence sur la transition énergétique organisée la semaine dernière par la Fédération de l'énergie, en partenariat avec le ministère de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement. L'implication de tous les acteurs, à savoir les pouvoirs publics, les bailleurs de fonds, les ONG et la société civile, est de mise pour réussir ce challenge. Conscient des enjeux de demain, le Maroc a anticipé, par le passé, sur la diversification de ses ressources. Ce qui lui a permis d'avoir une certaine avance par rapport aux pays de la région. Grâce à la stratégique énergétique, lancée depuis 2009, le Royaume est considéré comme un pionnier dans ce domaine. L'une des composantes centrales de cette stratégie est le développement des énergies renouvelables qui permettront au Maroc de profiter pleinement de ses ressources naturelles et de répondre à une demande exponentielle. Les dés sont jetés et les chantiers sont lancés aussi bien dans le solaire que dans l'éolien. Parmi ces acteurs présents à la rencontre, l'Office national de l'électricité et de l'eau potable(ONEE) qui joue un rôle primordial dans cette intégration. «Les actions en matière de renforcement du réseau permettront d'intégrer les énergies renouvelables dans notre système électrique», a souligné Taoufik El Abdi, Directeur de la stratégie et de la planification à l'ONEE. Des mesures ont été entamées par l'Office pour accompagner cette politique, en l'occurrence le développement des stations de transfert d'énergie par pompage qui contribuent à maintenir l'équilibre entre production et consommation sur le réseau électrique, tout en limitant les coûts de production lors des pics de consommation. Dans ce sens, un projet d'une station de transfert de 350 mégawatts est en cours de construction et sera mise en service en 2018. Cette station, a rappelé Taoufik El Abdi, va permettre de jouer un rôle central dans l'atténuation de l'impact de l'intermittence des énergies renouvelables. Aujourd'hui, pour assurer l'intégration, il est nécessaire de développer l'observabilité, la prévisibilité, le pilotage et surtout la flexibilité à travers la mise en place de moyens flexibles. Ceci ne peut se faire sans l'introduction du gaz naturel dans le système électrique. Une rencontre pour échanger les expertises L'introduction du GNL est donc une composante essentielle dans la réussite de l'intégration énergétique. Conscient de la portée de ce projet, Abdelkader Amara, ministre de l'Energie, compte donner un coup de pouce pour la concrétisation de ce projet. La feuille de route établie prévoit la substitution progressive du charbon et du fuel d'ici 2025. Les experts internationaux, également présents, ont partagé l'expérience de leur pays respectifs en matière de transition énergétique. C'est le cas d'Hervé Mignon, Directeur de l'économie, de la prospective et de la transparence, réseau de transport d'électricité-France, qui est revenu sur les instruments de pilotage des réseaux d'électricité dans l'Hexagone. Parmi les caractéristiques du système français, la capacité d'assurer à tout moment, surtout lors des pics, l'électricité nécessaire pour répondre aux besoins. «Les énergies renouvelables sont les seuls moyens de production nouveaux apparus dans le territoire métropolitain qui provoquent une modification structurelle du mix de production, même si elles restent minoritaires par rapport à d'autres moyens classiques (thermiques, nucléaires...). Ce sont elles qui modifient, aujourd'hui, le panorama de la production énergétique», a affirmé Hervé Mignon. Et d'ajouter que la réussite de la stratégie énergétique marocaine se base sur la mise en place de solutions techniques qui répondront aux choix politiques. La trajectoire de la transition au Maroc La réussite de la transition énergétique dans notre pays repose sur deux piliers : l'efficacité des énergies fossiles et le développement des énergies renouvelables. Cependant, la trajectoire de la transition énergétique est réputée souple et elle est caractérisée par le manque de visibilité. Selon Abderrahim El Hafidi, Directeur de l'électricité et des énergies renouvelables au ministère de l'Energie, «c'est un domaine à risque puisque personne n'est capable de prévoir dans deux ou trois ans quel sera le prix du pétrole, ni du gaz et ni du kilowatt/heure. La force de la planification énergétique est de s'adapter rapidement aux nouvelles donnes». L'objectif étant d'atteindre un avenir énergétique sûr et prometteur. Aujourd'hui, le Maroc a jeté les jalons d'une politique qui devra assurer l'adéquation offre/demande au meilleur prix. Le pays a prouvé, par le lancement de projets d'envergure, son engagement pour réussir sa politique énergétique qui n'aboutira pas sans la réussite de la transition énergétique. Le défi est donc de mettre en place, par tous les acteurs concernés, un plan d'action réaliste autour de la transition énergétique.