l'accessibilité et le développement durable Les participants à la conférence internationale sur la transition énergétique, tenue mercredi à Casablanca, ont convenu de la nécessité de poursuivre le développement des énergies renouvelables au Maroc et d'assurer leur intégration sur les plans national et régional pour renforcer l'indépendance du pays dans ce secteur vital. Si l'énergie électrique d'origine éolienne est désormais compétitive et se vend à des prix qui convergent vers ceux des énergies classiques, le réseau électrique actuel présente cependant des insuffisances. Ses limites physiques ne permettent pas de dépasser un certain niveau de production et de distribution. D'où la nécessité d'augmenter le nombre des interfaces de stockage et des interconnexions avec les autres pays. «La stratégie de transition énergétique, prônée par le Maroc depuis l'année 2008, vise tout d'abord à renforcer l'infrastructure énergétique afin de combler avec efficience l'accroissement continu de la consommation d'énergie, notamment l'électricité», a affirmé le directeur de l'Electricité et des énergies renouvelables au ministère de tutelle, Abderrahim Hafidi. M. Hafidi a noté, dans le même ordre d'idées, que la consommation de l'énergie électrique a connu une augmentation annuelle moyenne de plus de 7 % durant ces dernières années, précisant que cette évolution est principalement tributaire au lancement de plusieurs chantiers stratégiques structurants dans les différents domaines (industrie, agriculture...). La nouvelle stratégie énergétique repose essentiellement sur le développement de l'exploitation des sources d'énergie locales, dont l'éolien et le solaire qui recèle «un potentiel de classe mondiale», selon M. Hafidi, qui a affirmé que la trajectoire de la planification énergétique au Maroc a été respectée jusqu'à présent, malgré le manque de visibilité à l'échelle internationale quant aux prix des principaux intrants (baril du pétrole), l'enjeu étant de gérer l'approvisionnement de manière stable et aux meilleurs coûts. Manque de visibilité à l'international En ce qui concerne l'énergie solaire, son développement a été boosté par la vision perspicace de SM le Roi Mohammed VI, ainsi que par un cadre macroéconomique favorable qui a incité à prendre l'initiative et à investir substantiellement dans ce domaine en plein essor, a fait constater pour sa part Obeïd Amrane, membre du directoire de l'Agence nationale de l'énergie solaire (MASEN). «Cette industrie constitue une opportunité importante pour le pays, étant donnée l'abondance en matière de soleil, et génère de l'emploi et de la croissance», a ajouté M. Amrane, mettant l'accent sur les efforts fournis en matière d'intégration industrielle, d'amélioration des compétences et d'investissement en recherche et développement. De son côté, le président du groupe d'énergie éolienne Nareva Holding, Ahmed Nakkouch, a compté trois axes principaux de cette transition aspirée par le Royaume, à savoir la sécurisation de l'approvisionnement en énergie, l'accessibilité énergétique et le développement durable. «L'énergie électrique d'origine éolienne est désormais compétitive et se vend à des prix qui convergent vers ceux des énergies classiques», a poursuivi M. Nakkouch, soulignant que cette industrie crée de l'emploi et contribue au développement de certaines régions éloignées du milieu urbain, en y promouvant l'activité et les revenus. Les limites du réseau électrique actuel Un bémol a été apporté au débat par le directeur Stratégie et planification au sein du pôle électricité de l'ONEE, Taoufik Laabi, qui a indiqué que les limites physiques du réseau électrique actuel ne permettent pas de dépasser un certain niveau de production et de distribution, préconisant l'augmentation du nombre des interfaces de stockage et des interconnexions avec les autres pays afin de faciliter l'intégration des énergies renouvelables dans le système électrique dudit Office. Par ailleurs, Jean-Marie Chevalier, professeur à l'université Paris Dauphine, a expliqué que le modèle de transition énergétique diffère selon les spécificités des pays (pays producteur ou consommateur de pétrole, disposant ou non pas de sources d'énergie renouvelable), citant l'exemple des Etats-Unis où la substitution du gaz de schiste au charbon a propulsé plusieurs industries alors qu'en France, cette ressource a été carrément interdite. Cette rencontre, organisée par la Fédération de l'Energie en partenariat avec le ministère de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement, a connu la participation de plusieurs experts et professionnels marocains et internationaux, et a permis d'échanger et de confronter les expertises et points de vue sur la gouvernance de l'économie verte, d'explorer de nouveaux cadres de partenariats et de nouvelles pistes de financements, de dégager des programmes d'actions et d'encourager la recherche et développement.