Les énergies renouvelables constituent à long terme la clé de réussite de la politique de développement durable, ont souligné, mercredi à Casablanca, les intervenants lors d'une table sur "Le Maroc et les énergies renouvelables: Stratégie, environnement et atout économique" organisée par la Chambre de commerce britannique au Maroc. Ces énergies propres restent indissociables du développement durable, se trouvent au coeur des stratégies arrêtées (Maroc vert, plan émergence, vision 2030, eau, infrastructures, industrie, tourisme et habitat) et permettent de satisfaire les besoins croissants du Maroc en énergie. Le Maroc connaît un développement économique et social accéléré qui va induire une demande de consommation galopante. Les multiples projets structurants réalisés par le pays et la croissance du PIB entraînent l'accroissement des besoins en diverses formes d'énergie à un rythme soutenu de 5 pc en moyenne annuelle. La consommation en énergie primaire va au moins doubler d'ici 2020 et tripler dix ans plus tard et celle de l'électricité tripler et quadrupler à l'horizon de ces dates par rapport à leur niveau actuel, a rappelé Mme Amina Benkhadra, ministre de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement, dans une intervention lue en son nom par M. Mohamed Taoufik Adyel, conseiller de la ministre. La stratégie mise en oeuvre en mars 2009 pour satisfaire ces besoins croissants vise à sécuriser l'approvisionnement du pays en diverses formes d'énergie socialement et écologiquement acceptables, à en assurer la disponibilité permanente et l'accessibilité généralisée à des prix équitables et abordables, la maîtrise de la demande et la préservation de l'environnement, a-t-il ajouté, indiquant que 42 pc de la puissance électrique installée seront d'origine renouvelable en 2020. Le Maroc est un des pays à avoir anticipé pour la mise en oeuvre d'une stratégie énergétique avec les plans solaire et d'énergie éolienne devant permettre à terme de diversifier ses sources d'énergie et de réduire sa forte dépendance vis-à-vis de l'extérieur en ressources énergétiques fossiles conventionnelles. L'efficacité énergétique implique aussi des modifications profondes des modes de consommation d'énergie, le recours aux nouvelles technologies en vue de produire et de consommer propre ainsi que de rationnaliser l'utilisation et l'exploitation des sources énergétiques dans le respect de l'environnement, ont souligné les intervenants à cette rencontre. Le pays importe la quasi totalité de ses besoins (98 pc des besoins importés entre 2002 et 2009), la demande en consommation s'accroît et les projets industriels créateurs de richesse ont besoin d'énergies, d'où l'obligation de rechercher des solutions à long terme pour atténuer cette dépendance. Il y a lieu de "tourner d'une contrainte de dépendance à une opportunité" grâce aux énergies vertes d'autant que le Royaume dispose d'atouts écologiques indéniables en terme d'ensoleillement (plus de 3.000 heures par an) et d'un potentiel d'énergie éolienne évalué à 25.000 MW ainsi que celles Biomasse et hydraulique, a affirmé M. Obaid Amrane, membre du directoire de l'Agence marocaine de l'énergie solaire. L'efficacité énergétique est un processus de longue haleine et de concertation impliquant non seulement les pouvoirs publics mais également les entreprises et toutes les composantes de la société, ont soutenu les différents intervenants, mettant l'accent sur la nécessité d'un cadre législatif stable et clair pour rassurer les investisseurs en la matière.