* Huit mois après sa nomination à la tête du ministère de lEnergie et des Mines, Amina Benkhadra a décliné sa stratégie pour le secteur. Cette stratégie a pour axe fondamental la sécurité dapprovisionnement. La nouveauté réside dans la création dun Fonds de Développement Energétique pour atténuer la dépendance du pays. Amina Benkhadra, ministre de lEnergie, des Mines, de lEau et de lEnvironnement, a présenté récemment devant le Souverain, les grandes lignes de la stratégie énergétique nationale à court, moyen et long termes. La présentation de ce plan durgence, attendu depuis la mi-mai, survient dans un contexte marqué par un prix du baril flirtant avec les 150 dollars (147 dollars actuellement) et juste après une hausse du prix à la pompe de certains produits pétroliers. Cette nouvelle stratégie a pour leitmotiv : la sécurité dapprovisionnement à travers la diversification des sources et ressources énergétiques pour le Maroc, pays non producteur. Sans compter un bouquet électrique optimisé et une planification maîtrisée des capacités. Amina Benkhadra na pas perdu de vue limportance dassurer un accès généralisé à lénergie à des prix compétitifs. Le développement durable et lintégration régionale et internationale figurent également parmi les axes majeurs de cette stratégie. En effet, prenant part à la 18ème session du Conseil des ministres de l'Énergie de l'Union du Maghreb Arabe, la ministre a souligné l'importance de mettre en place un marché énergétique et minier commun, de façon à positionner avantageusement les pays maghrébins dans ce secteur et contribuer au renforcement de leur place au sein des instances régionales et internationales. En matière délectricité, la consommation sera multipliée par 4 et la production par 3,5 dici 2030 dans le scénario de base où la croissance de la consommation devra se poursuivre au rythme actuel de 7 à 8 % par an. Amina Benkhadra a indiqué à cet effet que ce scénario de base retient le charbon comme cur du mix électrique avec une optimisation des ressources en gaz disponibles, un apport dappoint de léolien, le recours aux interconnexions, sur la base dun arbitrage économique, et la mobilisation du potentiel national en hydroélectricité. Deux scénarios alternatifs ont été retenus dans le cadre de la stratégie énergétique nationale. Le pays optera pour un développement du gaz comme source plus importante en cas daccès économique et sécurisé, soit à partir du GME, soit par GNL. Cette dernière option étant tributaire de 4 conditions : un coût daccès compétitif, la sécurisation de laccès par un contrat long terme, un marché national et des débouchés à lexport. Le deuxième scénario prévoit quant à lui des programmes stratégiques à long terme (2020 -2030) basés sur le maintien de loption électronucléaire, la valorisation des schistes bitumineux avec la construction dune centrale pilote de 100 MW à Tarfaya, sans oublier le solaire et la biomasse. Lindustrie nest pas en reste Mais le soubassement de tous ces scénarios reste lintroduction et linstitutionnalisation de lefficacité énergétique qui constitue une 4ème énergie après les énergies fossiles, les énergies renouvelables et le nucléaire. Lobjectif étant de réaliser une économie de 15 % à lhorizon 2020. La ministre a souligné que lefficacité énergétique constitue un axe majeur du Plan National dActions Prioritaires mis en place dans le cadre de la gouvernance spécifique pour la gestion de léquilibre offre -demande de lélectricité durant la période 2008-2012. Des actions seront lancées dans le domaine de lindustrie (audits énergétiques, labellisation, normalisation et étiquetage des appareillages), dans lhabitat où lefficacité énergétique devra être intégrée dans la conception architecturale et la construction de bâtiments, dans le tourisme et la santé avec la généralisation des chauffe-eau solaires et des lampes basse consommation dans les établissements hôteliers et hospitaliers ainsi que la promotion à grande échelle des énergies renouvelables dans les établissements relevant du ministère de lEducation nationale. Dans le domaine des produits pétroliers, la stratégie nationale vise à réduire la part des produits pétroliers dans le bilan énergétique, à garantir les stocks de sécurité et à améliorer la qualité des carburants. Noublions pas que le gouvernement sest engagé, à partir de janvier 2009, pour que deux carburants uniquement soient commercialisés dans notre pays : le gasoil 50 ppm et le supercarburant sans plomb. Cela permettra de réduire les émissions atmosphériques de 760 tonnes de plomb/an et 54.000 tonnes de soufre/an,une question qui semble tenir à cur la ministre. Enfin, pour atténuer la dépendance énergétique du pays, la ministre de lEnergie a annoncé la création prochaine dun Fonds de Développement Energétique qui sera doté de 1 milliard de $ provenant des dons du Royaume dArabie Saoudite et des Emirats Arabes Unis pour 800 millions de $ et dune contribution du Fonds Hassan II de 200 millions $.