* Si la demande globale de lénergie a marqué une croissance de 5%, la consommation de lélectricité, elle, a augmenté de 8%. * La consommation des produits énergétiques sera multipliée au minimum par 4 et au maximum par 6 entre 2009 et 2030. Les coûts des matières énergétiques, notamment le pétrole et le gaz naturel, ont été fortement affectés au cours des dernières années par la frénésie spéculative et la croissance de la demande des économies émergentes tout en enregistrant des fluctuations accentuées. Pour preuve, le prix de lor noir avait grimpé de 50 dollars à plus de 140 dollars le baril en juin 2008. Pour remédier à cette croissance débridée, le ministère des Mines, de lEau et de lEnvironnement a mis en place un plan stratégique dont lobjectif est latténuation de la hausse des prix des combustibles sur la facture énergétique. Priorité à la sécurité dapprovisionnement «Le Maroc est fortement dépendant vis-à-vis de létranger; 96% des matières premières énergétiques proviennent de létranger», a déclaré Amina Benkhadra, ministre des Mines au cours dune conférence organisée par la CFCIM. En cela, les produits pétroliers marquent une prédominance, avec 60% de la valeur totale. La facture énergétique sest accrue, au cours de la dernière année, de 50 Mds de DH, dont lEtat a supporté 20% à travers des subventions accordées par la Caisse de compensation. Mais indépendamment de limpact de la hausse des prix du pétrole, la demande interne de lénergie a progressé significativement. Et si la demande globale de lénergie a marqué une croissance de 5%, la consommation de lélectricité a augmenté de 8%. Afin de développer une vision claire à propos du microcosme énergétique national, le ministère a lancé une étude portant sur les causes de lévolution de la demande nationale et les principales discontinuités, les caractéristiques économiques et techniques des technologies de production et lévolution prévue des coûts de production. Vu la forte dépendance vis-à-vis de létranger au niveau de ce secteur vital, le Maroc a cherché à sécuriser son approvisionnement à travers la diversification des sources, loptimisation du bouquet électrique et la planification maîtrisée des capacités. Au-delà de cet objectif prioritaire, laccès généralisé à lénergie à des prix compétitifs et le développement durable constituent les principaux axes du plan stratégique du ministère de lEnergie, des Mines, de lEau et de lEnvironnement. Pour déterminer les principes de base pour le choix du bouquet électrique optimal, les analystes du ministère de lEnergie se sont basés, premièrement, sur les fondamentaux économiques du secteur électrique en accordant un intérêt crucial à la généralisation de laccès à lélectricité à un coût raisonnable. Sachant que ce choix sinscrit dans un cadre de gestion rationnel focalisé sur les coûts complets. De plus, le ministère a établi un système de comparaison des structures de coûts des différentes technologies et du positionnement sur lordre de mérite de planification à long terme. Perspectives de la demande Après plusieurs études prévisionnelles réalisées par le ministère des Mines, ce dernier a arrêté un certain nombre de scénarios dont le principal prévoit une croissance annuelle soutenue et très différenciée par région, soit 7%, se tassant progressivement autour de 6% à partir de 2017. En revanche, le scénario de rupture envisage une croissance de la demande dénergie de 9% jusquen 2012, se tassant progressivement autour de 8% annuels. Cette croissance significative est le résultat des projets ambitieux et des plans lancés par le Maroc : Plan Maroc vert, les investissements de lOCP, les villes nouvelles, le dessalement de leau de mer, les nouvelles zones industrielles Sur la base de ces analyses, la consommation nationale sera multipliée par au moins 4 et au plus par 6 entre 2007 et 2030. Ainsi, la puissance maximale appelée peut être alors estimée entre 12.000 et 20.000 MW. Il sagit dune augmentation de production de 350%. La nouvelle stratégie énergétique accorde un intérêt croissant au charbon et au gaz naturel. En contrepartie, lénergie éolienne, linterconnexion et lhydraulique représenteront les trois sources supplémentaires dappoint. En terme doptions stratégiques ouvertes à long terme, lEtat prévoit des investissements dans le nucléaire, les schistes bitumineux et, bien sûr, lénergie solaire et la biomasse. Lefficacité énergétique représente, par ailleurs, lun des principaux piliers de la politique énergétique. Pour réduire le gaspillage dénergie dans lutilisation urbaine, lEtat prévoit lélaboration dun code defficacité énergétique dans le bâtiment, le développement des chauffe-eau solaires et surtout léquipement adapté à léclairage public. Au niveau industriel, une priorité absolue est accordée à laudit énergétique, la formation des auditeurs et lintégration des normes de qualité de performances énergétiques dans les équipements. In fine, lEtat a prévu plusieurs mesures daccompagnement juridique et plusieurs textes de loi verront le jour : loi relative à lorganisation du secteur électrique, loi relative à lefficacité énergétique et à la refonte des missions du Centre de développement des énergies renouvelables (CDER), loi relative au gaz naturel, et loi relative à la sécurité et à la sureté nucléaire et radiologique.