* Elle permettra à notre pays de réaliser des économies dénergie de 12 à 15% en 2020 et de près de 20% en 2030. * Une campagne de sensibilisation qui devrait durer 3 trois ans est lancée pour inciter les consommateurs à réduire leur facture. - La quasi-dépendance du Maroc de létranger en matière énergétique incite le pays à rechercher de nouvelles sources, notamment les énergies renouvelables. Le sujet relatif à lefficacité énergétique a fait florès au cours des deux dernières années à cause de la forte fluctuation du cours du baril de lor noir. Sachant que la quasi-totalité des produits énergétiques consommés au Maroc sont importés, soit plus de 97%, la mise en place dune stratégie, dont les axes sont bien ficelés pour ce secteur vital, sest avérée une priorité absolue. La quasi-dépendance du pays de létranger en matière énergétique lincite à rechercher de nouvelles sources, notamment les énergies renouvelables. Pour relever les défis du futur en assurant le développement durable du Maroc et la maîtrise de lavenir énergétique, une nouvelle stratégie est élaborée par le ministère de lEnergie, des Mines, de lEau et de lEnvironnement fondée sur une vision et des objectifs de plus en plus clairs. Priorité à lefficacité énergétique Pour Amina Benkhadra, «la nouvelle vision portant sur lefficacité énergétique est déclinée en plusieurs grands axes afin datteindre trois objectifs principaux. La sécurité dapprovisionnement énergétique à un coût compétitif occupe le haut du podium dans la nouvelle feuille de route concernant lefficacité énergétique. Outre la réduction de notre dépendance énergétique en mobilisant les sources dénergie nationales par lintensification de lexploration pétrolière, la mise en valeur des schistes bitumeux et le recours au nucléaire constituent le but principal». La ministre de lEnergie, des Mines et de lEnvironnement a ajouté, par ailleurs, que «la nouvelle stratégie fixe comme objectif le développement des énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse), dans tous les secteurs où elles peuvent se substituer aux énergies conventionnelles». Leur part dans le bilan énergétique sera portée de 2,1%, en 2008, à 8% en 2012 pour atteindre 15% en 2030. Dans les mêmes horizons, leur contribution à la puissance électrique installée passera respectivement de 5 à 18% puis à 25%. De plus, la promotion de lefficacité énergétique dans tous les secteurs économiques et sociaux, par lutilisation rationnelle de lénergie dans tous ses usages, en adoptant des comportements responsables au quotidien pour éviter tout gaspillage et réaliser des économies dénergie, reste une condition de premier ordre. Moulay Abdallah Alaoui, président de la Fédération de lEnergie, a exprimé lengagement total des professionnels dans les efforts du gouvernement pour rationaliser et réduire la consommation dénergie. «Notre fédération, en étroite collaboration avec les autorités de tutelle, sest fortement impliquée dans le programme de développement du secteur», a-t-il souligné. Alaoui a proposé que le secteur du transport, qui est très énergétivore, soit sous la tutelle du département de lEnergie comme cela se fait dans de nombreux pays. Dans ce sillage, le Plan National de lAction Prioritaire (PNAP) met en uvre une feuille de route sur la période 2008-2012 pour renforcer loffre de la capacité électrique afin de rétablir léquilibre avec la demande et appliquer les premières mesures defficacité énergétique. Cette dernière est considérée comme une véritable révolution énergétique, à la fois par les changement technologiques et de comportement sociétal quelle implique. «Elle permettra à notre pays de réaliser des économies dénergie de 12 à 15%, en 2020 et de près de 20% en 2030», a précisé Benkhadra. Des outils efficaces À court terme, le Plan National dAction Prioritaire (PNAP) préconise dici 2012 dinstaller 22,7 millions de lampes basse consommation (LBC), détablir des tarifications délectricité incitatives pour les professionnels et les particuliers. Au programme, figure également lutilisation des chauffe-eau solaires, tout en dotant léclairage public déquipements économiques. Il est question aussi de promouvoir lefficacité énergétique dans les secteurs-clés du bâtiment, de lindustrie et des transports. Parallèlement à ces mesures, avec ladoption de lhoraire GMT+1 le Maroc atteindra une économie dénergie équivalente à 28% de la puissance totale installée en 2008. En plus, les dispositions législatives et réglementaires entrées en vigueur depuis avril 2008, comme laugmentation du seuil dautoproduction de 10 MW à 50 MW, linstauration du tarif superpointe pour les clients Très Haute Tension et Haute Tension, la mise en application du système bonus -20/-20 pour encourager les abonnés Basse Tension, sont conçues pour promouvoir les énergies renouvelables et lefficacité énergétique. Dautres mesures comme le rajeunissement du parc du transport par des véhicules plus économes en carburant, la construction de nouvelles centrales électriques dune puissance supplémentaire, ladoption du charbon propre pour la production de lélectricité BT permettront une utilisation efficiente de lénergie. Cependant, la sécurité de lapprovisionnement et de la disponibilité de lénergie implique dimportants efforts de la part du gouvernement et interpelle lensemble des citoyens et des secteurs productifs à une meilleure utilisation de lénergie tout en satisfaisant leurs besoins croissants. À cet égard, une vaste campagne de sensibilisation va être véhiculée par un programme de sensibilisation pour inciter les citoyens à une consommation économique de lénergie.