* Un projet ambitieux qui devrait être achevé fin 2019. * Loption des énergies renouvelables : une alternative pour réduire la dépendance énergétique du Maroc vis-à-vis de lextérieur. La dépendance énergétique du Maroc reste un problème endémique pour léconomie nationale auquel une solution durable na toujours pas été trouvée. De Fathallah Oualalou à Salaheddine Mezouar, la composante «facture pétrolière» en particulier, a toujours pesé lourdement sur la balance à loccasion de lélaboration de la Loi de Finances notamment. Et même si la réflexion a été depuis longtemps entamée sur la nécessité de réduire la dépendance énergétique du Royaume, voire de redéfinir en profondeur la politique énergétique, rien de bien concret ni de réellement efficace naura été proposé. Le casse-tête énergétique persiste au point que les débats et recommandations autour de la question (www.financesnews.ma) mobilisent de plus en plus les experts, les professionnels, de même que le patronat. Il semble pourtant quil y a maintenant une réelle volonté politique de sortir de lornière pour mener le Maroc vers cette efficacité tant attendue. Derrière cette volonté politique affichée, les hautes directives du Souverain sont conséquentes en la matière. Cest sous cet angle donc quil faut appréhender le nouveau pari du Royaume sur les énergies renouvelables, une alternative viable, mais surtout créatrice demplois. Le projet de lénergie solaire présenté au Souverain, lundi, au palais des Congrès à Ouarzazate, est un cap majeur qui vient dêtre franchi dans ce sens. Dun investissement global estimé à 9 milliards de dollars, cet ambitieux projet table sur la mise en place dune capacité de production de 2.000 mégawatts en 2020, laquelle représente 38% de la puissance installée à fin 2008 et 14% de la puissance électrique à l'horizon 2020. Ouarzazate, Ain Bni Mathar, Foum Al Oued, Boujdour et Sebkhat Tah ont été ciblés pour accueillir ce projet qui permettra d'assurer une capacité de production annuelle de 4.500 giga watts, soit 18% de la production nationale actuelle. Tout en évitant au pays lémission de 3,7 millions de tonnes de dioxyde de carbone par an. Son déploiement sera pris en charge par une agence marocaine pour l'énergie solaire. Ce gigantesque projet devrait être achevé fin 2019, tandis que la première centrale serait mise en service en 2015. Efficacité énergétique Une politique énergétique se construit mais ne se résume guère à des déclarations dintention. Aujourdhui, et à pratiquement un mois de la tenue de la conférence de Copenhague (7 au 18 décembre) où 192 pays essayeront de trouver les bons compromis pour relayer les engagements du Protocole de Kyoto (dont la première phase expire fin 2012), le Royaume semble avoir pris les bonnes résolutions dont celle de sinscrire dans une approche mondiale en participant à la lutte contre leffet de serre et les rejets de CO2 dans latmosphère, tout en permettant la gestion efficiente et efficace des ressources locales. Et, plus globalement, celle de générer des emplois, tout en devenant moins tributaire de létranger pour ses besoins énergétiques. Cest dire que les enjeux économiques importants justifient véritablement que les énergies renouvelables en général, et lénergie solaire en particulier, soient actuellement érigées en priorité. On peut dès lors comprendre aisément le pourquoi du projet de loi sur lefficacité énergétique qui vient dêtre élaboré, sinscrivant notamment dans le cadre de la nouvelle stratégie énergétique. Objectif : réaliser une économie de 8% de la consommation énergétique à l'horizon 2012 et de 15% à l'horizon 2030. Cest la «riposte» du Maroc face au changement climatique et à l'épuisement inexorable des ressources en énergies fossiles, lesquelles remettent profondément en cause le modèle actuel sur lequel est érigé léconomie mondiale.