Amina Benkhadra, ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement vient, de présenter à Bonn, en Allemagne, les trois piliers de la stratégie énergétique au Maroc, à l'occasion de la conférence pour la création de l'Agence internationale des énergies renouvelables (IRENA). La stratégie énergétique du Maroc s'articule autour de quatre piliers fondamentaux, à savoir la sécurité énergétique, l'accès à l'énergie à tous et à des prix compétitifs, la protection de l'environnement et l'intégration régionale, a indiqué la ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, Amina Benkhadra. La ministre, qui s'exprimait devant la conférence pour la création de l'Agence internationale des énergies renouvelables (IRENA) qui s'est ouverte lundi à Bonn, a souligné que le Maroc a opté pour cette stratégie afin de réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis de l'extérieur, surtout que ses besoins en énergie progressent de 5% chaque année. La consommation d'électricité croit en moyenne de 7 à 8% sous l'effet de la dynamique enclenchée par les multiples projets structurants que le Maroc réalise dans différents secteurs (infrastructures, bâtiment, industrie, tourisme, etc.), a -t-elle ajouté. La consommation d'électricité a été tirée aussi par le programme d'électrification rurale qui vise à généraliser l'accès à l'électricité à l'ensemble des agglomérations rurales et dont le taux de réalisation atteint aujourd'hui 96%, a affirmé la ministre. Nul n'ignore également les incertitudes qui pèsent sur la scène énergétique internationale dans un contexte géopolitique instable se traduisant par une flambée record des prix des matières énergétiques, notamment le pétrole, a poursuivi Mme Benkhadra. «Malgré la baisse, enregistrée dernièrement, des cours du pétrole, le monde aborde bel et bien une époque où l'énergie se fait chère», a relevé Mme Benkhadra pour qui la sécurité énergétique passe par la diversification des sources d'énergie. C'est dans ce sens que le Maroc a fait des énergies renouvelables un des axes majeurs de sa politique énergétique car, de par leurs atouts écologiques et économiques indéniables et leur contribution au développement durable d'une manière générale, «elles nous permettront d'atténuer notre dépendance énergétique», a ajouté Mme Benkhadra. Le Royaume dispose d'importantes sources d'énergie renouvelable (éolienne, solaire, biomasse-énergie, hydraulique) qui contribuent aujourd'hui à hauteur de 4% au bilan énergétique national (hors biomasse) et 10 % à la production d'électricité, a indiqué la ministre, ajoutant que ces énergies, quoique inépuisables, ne peuvent se substituer aux énergies fossiles dont la part restera prépondérante pour plusieurs décennies encore. Néanmoins, a-t-elle dit, le Maroc est déterminé à encourager ces énergies dans le cadre d'un Plan national des énergies renouvelables et de l'efficacité Energétique dans l'objectif de porter la part des ces énergies à 10% dans le bilan énergétique et à 20% dans la production d'électricité à l'horizon 2012. En matière d'efficacité énergétique qui constitue une véritable 4ème énergie, le Maroc ambitionne de réaliser une économie de 15% dans la consommation d'énergie à l'horizon 2020, a conclu Mme Benkhadra. L'IRENA a pour mission de conseiller et de soutenir les pays industrialisés et en développement pour qu'ils augmentent la part des énergies renouvelables dans leur production d'énergie. Elle vise aussi à devenir le principal pilier d'un mouvement à grande échelle en faveur de l'environnement durable et à faciliter l'accès des nations à des informations et des statistiques fiables sur l'industrie des énergies renouvelables.