La faiblesse des précipitations depuis l'année 2015 s'est répercutée négativement sur les réserves des barrages et les eaux souterraines, a indiqué mardi à Rabat le ministre de l'Equipement, du Transport, de la Logistique et de l'Eau, Abdelkader Amara. Les bassins hydrauliques ont enregistré des déficits avec des proportions variables, a souligné le ministre qui répondait à une question centrale sur "La problématique de la pénurie d'eau dans certaines régions et les mesures prises pour y remédier" à la Chambre des conseillers. Le Royaume a connu cette année de faibles précipitations dès septembre 2019, une situation qui a impacté les divers bassins hydrauliques, a relevé Amara. Les bassins de Loukkos et de Tanger ainsi que les bassins méditerranéens ont enregistré une baisse de 22% des apports en eau. Le constat est moins réjouissant pour les bassins de Sebou et de Moulouya où l'on a relevé une diminution de 24% et 26% respectivement. De même, le bassin de Tensift a enregistré un recul des apports en eau de 37%, le bassin d'Oum Erbia -47%, le bassin de Bouregreg -49%, le bassin de Drâa -58% et le bassin Souss Massa -67%, a ajouté le ministre. Selon lui, le volume total des apports en eau dans l'ensemble des barrages du Royaume, depuis le 1er septembre, s'élève à environ 3,8 milliards m3, soit un déficit de 66% par rapport à la moyenne annuelle. Amara a en outre fait remarquer qu'il est prévisible à l'avenir que la température moyenne annuelle augmente de près 1 à 3 degrés à l'horizon 2050 par rapport à la période 1986-2005, une évolution qui aurait des répercussions négatives sur les ressources hydriques. Par ailleurs, Amara a souligné que les jours à venir seront marqués par la création des conseils des bassins hydrauliques qui devront regrouper tous les intervenants, à savoir les administrations, la société civile et les élus, en vue de discuter des problématiques en rapport avec l'eau. Ainsi, le ministre a indiqué que le volume des réserves en eau dans les barrages a atteint environ 7,5 milliards de mètres cubes, soit un taux de remplissage total d'environ 45%, contre près de 54% l'année dernière. Sur la base de cette situation, ajoute Amara, le Roi Mohammed VI a donné ses hautes instructions pour mettre en place un programme national d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation 2020-2027 qui s'articulera autour de cinq axes : l'amélioration de l'offre hydrique, la gestion de la demande et valorisation de l'eau, le renforcement de l'approvisionnement en eau potable en milieu rural, la réutilisation des eaux usées traitées, la communication et la sensibilisation Le coût de ce programme est estimé, selon lui, à 115 milliards de dirhams, dont 61 Mds de DH seront consacrés à l'offre hydrique et à la mobilisation des eaux de surface, principalement par le biais des barrages, mais aussi par le dessalement des eaux de mer. Un montant de 27 milliards sera consacré à l'approvisionnement du monde rural, ainsi qu'au raccordement de tous les centres et douars à des systèmes de distribution d'eau, a-t-il indiqué d'autre part. Le ministre s'est, également, arrêté sur le coût prévu du Plan national de l'Eau, estimé à environ 383 milliards de dirhams sur les trente prochaines années. Une action qui permettra de développer une offre hydrique de quelque 4,5 milliards de mètres cubes et d'économiser au moins 2,5 milliards de mètres cubes dans le secteur agricole. Il a affirmé que ce plan est destiné à construire 50 grands barrages pour atteindre une capacité de stockage de 32 milliards de mètres cubes au lieu de 18,7 milliards aujourd'hui, dans le souci de répondre aux problématiques liées à la sécheresse.