Par le biais d'une vision stratégique, le numérique peut constituer un tremplin pour le développement des assurances. Le point avec B. Baddou, Directeur de la FMSAR. Finances News Hebdo : Selon vous, les nouvelles technologies sont-elles des facteurs structurants pour les assurances au Maroc ? Bachir Baddou : Oui clairement, car notre secteur a acquis une certaine taille et une certaine maturité. Je le dis souvent, le secteur de la banque et celui des assurances au Maroc ont une taille plus grande que celle de l'économie du pays. On s'est structuré, développé, et modernisé au fil des années. Aujourd'hui, l'accélération de notre développement viendra probablement de l'utilisation des nouvelles technologies. Les clients sont de plus en plus demandeurs. Les nouvelles technologies sont de se fait de véritables facteurs de différenciation et c'est ce qu'il faut comprendre aujourd'hui. Le président Hassan Bensalah le disait dans son allocution, les produits se ressemblent et l'innovation, en fait, n'est pas en termes de produits mais de contenus, ce qui passera par ces nouveaux outils, à savoir le Web, les smartphones, les tablettes et les ordinateurs personnels. F. N. H. : A votre avis, le Maroc est-il en pointe sur le plan des nouvelles technologies par rapport à la région MENA ou au niveau régional? B. B. : Probablement oui, car les dernières études le prouvent et la presse en fait écho. En termes de connectivité, de connexion et d'utilisation d'Internet, nous sommes en avance par rapport à la région. Mais peut-être qu'au Moyen-Orient, il peut y avoir des pays qui sont à des niveaux de développement similaires. Mais en ce qui concerne notre région, à savoir le Maghreb et l'Afrique, nous sommes en avance. D'ailleurs, le but de ce Forum est aussi de faire un benchmark afin de voir ce que font nos amis, nos homologues par exemple français et nous inspirer de ces expériences concluantes pour accélérer le développement des assurances par l'utilisation de ces canaux. F. N. H. : Vous venez de mentionner les opportunités et les avantages du numérique. Mais, quid des travers des nouvelles technologies ? B. B. : Le danger du numérique, permettez-moi l'expression, c'est de vouloir faire «joujou» et de prendre le numérique comme étant un gadget, qui est dans l'ère du temps et de vouloir absolument utiliser le numérique «pour faire joli». Ce n'est pas la bonne démarche. Les opérateurs doivent évaluer les besoins de leurs assurés et ce que nous pouvons leur apporter comme contenu. Il faut que le numérique soit seulement un véhicule pour augmenter la proximité, le temps de réactivité et un moyen d'être à l'écoute du client. A mon avis, si nous ne travaillons pas dans ce sens, nous risquons de passer à côté et de faire des investissements contreproductifs car le client ne s'attend pas uniquement à ce qu'on lui offre en termes de contenus.