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Entretien : Le Monsieur «vert» du gouvernement détaille les actions de son ministère
Publié dans Finances news le 10 - 01 - 2013

Se conformer aux standards internationaux en matière de protection de l'environnement et de développement durable permettra au Maroc d'accéder plus facilement aux marchés internationaux. L'adoption de la Loi-cadre portant Charte nationale de l'environnement pour un développement durable devrait permettre d'économiser les pertes de points du PIB dues aux atteintes à l'environnement. Fouad Douiri, ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement brosse les avancées réalisées sur les plans environnemental et des énergies renouvelables au Maroc durant les 5 dernières années.
Finances News Hebdo : Le Maroc a entrepris, depuis quelques années, un chantier de réforme en matière de protection de l'environnement et de développement durable. Pourriez-vous nous dresser un bilan des 5 derrières années de la stratégie gouvernementale dans ce domaine ?
Fouad Douiri : Effectivement, depuis quelques années, la détermination du Maroc à ériger l'environnement en priorité nationale a été confirmée au plus haut niveau de l'Etat. Cette détermination s'illustre notamment à travers : d'une part, le renforcement du cadre juridique, avec la promulgation de lois environnementales et le renforcement du cadre institutionnel et, d'autre part, la mise à niveau environnementale à travers le lancement de plusieurs programmes structurants.
Primo, il y a le Programme national d'assainissement liquide qui vise à renforcer le secteur de l'assainissement liquide et de traitement des eaux usées par l'augmentation du taux de raccordement au réseau d'assainissement dans les zones urbaines et de traitement par des stations d'épuration des eaux usées afin d'atteindre 100% à l'horizon 2030 (72% jusqu'aujourd'hui).
Secundo, j'évoquerai le Programme national de gestion des déchets ménagers qui vise l'amélioration des conditions de gestion des déchets ménagers via l'augmentation du taux de collecte (79% actuellement contre 44% avant 2008) et du taux de mise en décharges contrôlées pour atteindre 32% contre 10% avant 2008 et pour lesquels, là aussi, nous visons 100% à l'horizon 2030.
Enfin, je citerai également le Programme national de collecte et d'élimination des sacs en plastique par le biais du lancement de campagnes de collecte des sacs en plastique utilisés (1.300 tonnes) et leur élimination dans les fours de cimenteries, l'éradication de près de 2.200 points noirs, l'organisation de campagnes de sensibilisation sur les retombées néfastes de l'utilisation des sacs en plastique et l'encouragement au recours à d'autres alternatives plus respectueuses de l'environnement.
F. N. H. : Pouvez-vous nous citer des actions concrètes ?
F. D. : Effectivement, des actions concrètes ont été réalisées. Je cite d'abord le renforcement des outils de suivi, d'évaluation et de prévention, tels que le Laboratoire national de l'environnement, l'Observatoire national de l'environnement, les observatoires régionaux de l'environnement et du développement durable, mais aussi la mise en place effective du Comité national et des comités régionaux des études d'impact sur l'environnement.
Ainsi, l'intégration de la dimension environnementale dans les projets de développement est aujourd'hui impérative. Désormais, nous exigeons une étude d'impact environnemental pour tous les projets d'investissement, conformément aux dispositions de la loi 12-03 relatives aux études d'impact sur l'environnement. Je cite également la mise en place d'instruments d'accompagnement et d'incitation aux investissements de développement durable, tels que le Fonds d'assainissement liquide et d'épuration des eaux usées, le Fonds de développement énergétique, etc., mais également l'attention particulière qui a été accordée à de nouveaux mécanismes de coopération (subventions, conventions, partenariats public / privé) pour soutenir les mesures prises dans la protection des ressources et des milieux.
Je vous signale aussi, et c'est une fierté pour notre pays, le travail important qui se fait en termes de renforcement de l'action de sensibilisation et de communication, la participation du citoyen à la préservation de l'environnement et le soutien du dynamisme et de l'action des associations œuvrant dans le domaine de l'environnement.
Je salue vivement l'effort mené par la Fondation Mohammed VI pour la protection de l'environnement pour son implication à travers ses programmes «éco-écoles» et «jeunes reporters pour l'environnement»; la création, avec le soutien de notre ministère, d'un nombre non négligeable d'espaces de culture et d'éducation environnementale, appelés clubs de l'environnement, dans les écoles rurales; la formation du corps enseignant en matière d'éducation environnementale et une nette amélioration de l'environnement et du cadre de vie au sein des écoles rurales, des mosquées et des écoles coraniques. Ces actions concrètes et louables mobilisent jour après jour de nouveaux adeptes de la protection de l'environnement.
Nous apportons, dans ce cadre, un soutien aux ONG actives dans le domaine de l'environnement et du développement durable, puisque durant les 5 dernières années, plus de 38 projets associatifs ont bénéficié d'une subvention de financement qui a porté essentiellement sur l'amélioration de la gestion des déchets ménagers, le maintien de la propreté de l'école et l'enracinement des principes de la citoyenneté environnementale chez les enfants. Tous ces efforts dénotent que l'environnement est devenu l'affaire de tous et que tous les acteurs sans exception sont concernés. Enfin, je n'omets pas de vous évoquer le volet du développement des énergies renouvelables et propres. Comme vous le savez, notre pays a connu le lancement des projets d'énergie solaire et éolienne avec une capacité de 2.000 MW chacun. Ces programmes ont été accompagnés par la création de l'Agence marocaine pour l'énergie solaire (MASEN), l'Agence nationale des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique (ADEREE) et, enfin, l'élaboration et l'adoption de la Charte nationale de l'environnement et du développement durable (CNEDD) et sa déclinaison dans un projet de loi-cadre.
F. N. H. : La dégradation de l'environnement pèse sur l'économie de notre pays. À combien estimez-vous ses retombées sur le PIB national aujourd'hui ?
F. D. : Une étude macro-économique des coûts de la dégradation de l'environnement au Maroc a été élaborée en 2003 avec l'appui de la Banque Mondiale, en se basant sur les données de 2000. Elle a mis en évidence l'existence de dommages environnementaux et de pertes économiques de l'ordre de 3,7 % du PIB.
Cependant, depuis lors, plusieurs programmes à vocation environnementale ont été élaborés et ont permis une nette amélioration de notre environnement. Ainsi, et dans l'attente de lancer une nouvelle étude du coût de la dégradation de l'environnement au Maroc, je peux avancer que ce coût serait inférieur à celui évalué par la Banque mondiale en 2003.
F. N. H. : Après un retard de deux ans, l'un des chantiers phares lancés par le Maroc dans ce domaine, le projet de la Charte nationale de l'environnement et du développement durable, voit le bout du tunnel après l'adoption, récemment, du projet de loi-cadre 99-12. D'après vous, quelle est la portée de cette loi ? Quelle sera la prochaine étape ?
F. D. : La Loi-cadre portant Charte nationale de l'environnement pour un développement durable a pour objectif essentiel de donner une assise juridique aux principes, droits, devoirs et engagements énoncés dans la CNEDD et de s'assurer de la convergence future des politiques publiques en termes de stratégies et de programmes en matière de protection de l'environnement et du développement durable. Rappelons d'abord que la charte nationale de l'environnement et du développement durable est un document résultant d'une large consultation nationale ayant fédéré l'ensemble des forces vives à travers toutes les régions du Royaume (près de 1.000 participants), sans compter les milliers de citoyens qui se sont exprimés via le site dédié à cette importante opération. Ce document énonce des droits et devoirs, principes et valeurs et des engagements de toutes les parties prenantes par rapport à notre environnement et son développement durable.
F. N. H. : Selon vous, quels peuvent être les freins majeurs à l'application de cette loi et quels sont les dispositifs que vous comptez mettre en place pour sa mise en pratique ?
F. D. : Il s'agit d'une loi-cadre qui fixe des orientations et des principes et n'a pas de caractère prescriptif. Cependant, elle sera déclinée en textes d'application qui seront arrêtés en concertation avec les opérateurs et les autres départements ministériels, dans une approche participative et fédératrice en respect des grands objectifs nationaux de développement durable.
F. N. H. : Sur le plan économique, quel va être l'enjeu pour notre pays de se conformer aux standards internationaux en matière de protection de l'environnement et de développement durable ?
F. D. : D'abord, nous épargnerons les pertes de points du PIB dues aux atteintes à notre environnement. Mais, surtout, et plus que jamais, les barrières environnementales tendent à remplacer les barrières tarifaires. A travers le monde, les entreprises et les Etats qui auraient raté le virage écologique souffriront à terme d'un désavantage comparatif notable. Ainsi, sur le plan économique, permettre à notre pays de se conformer aux standards internationaux en matière de protection de l'environnement et de développement durable est un enjeu de taille, dans la mesure où ceci nous permettra l'accès facile aux marchés internationaux et, surtout, nous garantira d'être à l'abri de la délocalisation des industries polluantes à partir d'autres zones où ces standards sont déjà renforcés. La protection de l'environnement n'est plus un effet de mode, il s'agit d'une véritable prise de conscience nationale.
Propos recueillis par Lamiae Boumahrou


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