Des rumeurs placent Qtel et Etisalat en tête de liste pour une éventuelle entrée dans le tour de table de l'opérateur historique. Les raisons d'une cession programmée. Le lundi 22 octobre, l'indice phare de la Bourse de Casablanca a clôturé sur une hausse de 2,66% à 9.336 pts. Une hausse de cette ampleur n'a plus été enregistrée depuis longtemps. Cette clôture en fanfare trouve sa principale raison dans des rumeurs faisant état d'un éventuel acquéreur des 53% de Maroc Telecom détenus par Vivendi, ce qui a provoqué l'envolée de la plus grande capitalisation du marché. L'action Maroc Telecom s'est, en effet, appréciée de 6% pour atteindre le seuil maximum de hausse autorisée à 10 h 20, une situation très rare pour cette valeur. Depuis, aucune transaction n'a été autorisée par la Bourse de Casablanca sur le titre. Par ailleurs, à Paris, l'action Maroc Telecom s'est envolée de 7,53% à 9,14 € durant la même séance (cours constaté à 16H locales). La dernière hausse similaire de IAM remonte à 2010 lorsque la SNI avait annoncé sa fusion avec l'ONA pour se retirer du marché, ce qui a provoqué une réallocation d'actifs en faveur des autres actions du marché. Pour rappel, Vivendi est en plein remaniement stratégique. Elle a mandaté les banques d'affaires Lazard et Crédit Agricole pour tâter l'appétit du marché et trouver d'éventuels acquéreurs pour Maroc Telecom, deuxième contributeur au profit de Vivendi après SFR. Selon le Financial Times, c'est QTel, opérateur téléphonique contrôlé par l'Etat du Qatar, qui a manifesté son intérêt et serait en compétition avec son rival Emirati Etisalat. Pourquoi Vivendi veut céder ses participations Malgré la rentabilité de Maroc Telecom qui paraît satisfaisante au niveau marocain, les analystes financiers européens se disent plus confiants si Vivendi se sépare de cette filiale. Quatre raisons sont constamment évoquées. Premièrement, Vivendi n'a pas accès à la trésorerie de Maroc Telecom. Le seul moyen de remonter du cash vers la société-mère est de distribuer des dividendes à périodicité annuelle. Deuxièmement, comme pour la filiale la plus rentable SFR, le management de Maroc Telecom doit faire face à une montée rapide de la concurrence qui fait baisser les prix de vente des produits et services de l'opérateur. Les années fastes de Maroc Telecom semblent derrière et l'expansion vers l'Afrique demandera encore plusieurs années pour compenser la baisse de l'activité au Maroc (www.financenews.press.ma). Troisièmement, le groupe dispose d'une valorisation supérieure à celle de ses concurrents et permettrait, en cas de cession, de réduire d'un tiers la dette de Vivendi. Pour rappel, Vivendi est en plein remaniement stratégique. A ce titre, la capitalisation boursière de Maroc Telecom au cours de 99,64 DH est de 87,6 Mds de dirhams, ce qui valorise la participation de Vivendi à 46,5 Mds de dirhams (hors prime de contrôle), selon les analystes financiers. Enfin, dernière raison, le groupe Vivendi ne profite pas d'effets de synergie entre Maroc Telecom et les autres filiales. Ce dernier point en particulier handicape Vivendi. En effet, la non complémentarité entre les filiales provoque une forte décote de la holding Vivendi en Bourse. Par ailleurs, les financiers européens s'interrogent sur la réaction de l'Etat marocain qui détient 30% de Maroc Telecom face à cette cession éventuelle. Le groupe est le premier employeur du pays avec 14.000 salariés et l'Etat aura sans doute son mot à dire sur l'acquéreur potentiel.