Le marché Actions marocain affiche une quasi-stagnation de sa masse bénéficiaire à 29,9 Mds de DH. Contrairement à l'accoutumée, c'est le secteur télécoms qui y a le plus contribué. L'année 2011 n'aura pas été celle des actions. En effet, au terme de l'exercice 2011, le marché Actions marocain affiche une quasi-stagnation de sa masse bénéficiaire de –0,6%, passant de 30,1 Mds de dirhams en 2010 à 29,9 Mds de dirhams en 2011. C'est du moins ce qui ressort des calculs d'Attijari Intermediation. «Les réalisations du marché sont ainsi inférieures à nos estimations initiales qui anticipaient une croissance bénéficiaire de 4,3%», souligne le management d'Attijari Intermediation dans son dernier rapport. À l'analyse de la croissance bénéficiaire des grandes capitalisations de la cote, il a été remarqué que le secteur des télécoms qui, historiquement, tirait à la hausse la croissance du marché, est celui qui contribue le plus au recul de la masse bénéficiaire 2011. Sauvée par la finance Par ailleurs, le secteur financier et celui des industries & services affichent une progression de leurs bénéfices de 10,7% et 2,6% respectivement. «Nous relevons, lors d'une première lecture, que ce sont les secteurs Banques, Immobilier et Mines qui ont le plus contribué à la croissance des bénéfices du marché», soulignent les analystes d'Attijari Intermediation. Dans ce sillage, le secteur bancaire est le premier contributeur à la croissance bénéficiaire du marché avec une progression de sa masse bénéficiaire de +571,0 MDH. Le secteur bancaire soutient significativement la croissance du marché grâce à une amélioration de son RNPG de 7,1%. Cette performance est attribuable pour l'essentiel aux réalisations d'Attijariwafa bank qui représente près des deux tiers de la croissance du secteur bancaire. La croissance bénéficiaire du Groupe de 8,7% repose sur la bonne tenue de ses activités domestiques, la forte contribution de sa compagnie d'assurance et la maturité croissante de sa filiale tunisienne. Les immobilières, quant à elles, ont profité durant le deuxième semestre 2011 d'une progression notable du rythme des livraisons, principalement au niveau du segment économique. «Toutefois, nous relevons que la croissance bénéficiaire du secteur, qui s'élève à 10,2%, s'est opérée aux dépens d'une forte progression de l'endettement net d'environ 3,0 Mds de dirhams», soulignent les analystes d'Attijari Intermediation. Le secteur des Mines continue de profiter du triple effet, à savoir : l'envolée des cours des métaux, l'abolissement progressif des niveaux de couverture historiques et, enfin, un effet volume positif suite à l'entrée en production des nouvelles mines en Afrique. Cependant, il faut attirer l'attention sur le fait que les niveaux de croissance respectifs de ces secteurs sont à relativiser. Le marché malmené par la conjoncture Plus que jamais, l'impact fort de la dégradation du contexte économique et social se fait ressentir sur les résultats des sociétés cotées. Celles-ci ont été contraintes d'effectuer de grandes concessions sur leurs marges afin de soutenir la croissance de leur activité, et ce dans un contexte de hausse des prix des matières premières adossée à une accentuation des tensions sociales. Ainsi, sous toutes ses formes et ses configurations, le sentiment de déception s'est emparé du marché Actions tout au long de la période de publication des résultats annuels des sociétés cotées. En effet, que ce soit en termes de respect des prévisions, de distribution des dividendes ou bien de fiabilité de la communication financière, le sentiment de déception a pris le dessus.