Les analystes d'Attijari Intermédiation confirment leurs prévisions de croissance bénéficiaire du marché au titre de 2010, avec un RNPG de 29,2 Mds de DH, en évolution de 10,5%. La dynamique qui caractérise la cote devrait se poursuivre, le Masi devant atteindre 14.000 points d'ici fin mars 2011. Les résultats du marché devront être en ligne avec les prévisions de croissance bénéficiaire (pour l'ensemble de l'année) des analystes d'Attijari Intermédiation. C'est, en gros, ce que dit la dernière étude publiée par cette société de Bourse. Laquelle prévoit un RNPG de 29,2 Mds de DH, en évolution de 10,5%. Cela, compte tenu notamment du résultat net du premier semestre 2010 qui s'est établi à 14,9 Mds de DH, ce qui correspond à un taux de réalisation de 50% par rapport à ses prévisions annuelles. Ainsi, «certains secteurs devraient améliorer leurs résultats de manière plus significative lors du deuxième semestre ; il s'agit particulièrement de deux secteurs : les télécoms et l'énergie & mines», estime l'étude. Tout autant, certaines données du marché tendraient à confirmer ces prévisions. Selon les analystes d'Attijari Intermédiation, il s'avère, en effet, que la conjoncture est meilleure que celle qui a prévalu en 2009, ce qui pousse les sociétés cotées à s'investir davantage dans le développement de leurs activités, dans une perspective de croissance «positive» du chiffre d'affaires. D'autre part, les entreprises de la corbeille ont augmenté leurs investissements, «à travers les dotations aux amortissements qui progressent de 11%, ainsi que par un recours plus important à l'endettement pour financer à la fois leurs projets de développement et le BFR supplémentaire généré par cette reprise d'activité». Dans ce cadre, l'endettement net du marché est en hausse de 30% au premier semestre 2010, passant de 33,1 à 43,1 Mds de DH. En outre, le secteur bancaire est dans une dynamique d'expansion de ses activités, se traduisant par «l'effet volume au niveau de l'activité de crédit, ainsi que par l'élargissement du périmètre consolidation des principaux groupes bancaires». Tout cela explique d'ailleurs la dégradation temporaire des marges, en attendant le retour sur investissement. Contexte économique favorable Le contexte économique favorable conforte les analystes d'Attijari Intermédiation dans leurs prévisions. En effet, les prévisions de croissance non agricole ont été revues à la hausse par BAM (entre 4,5 et 5,5%), dans un contexte où les industriels et les ménages semblent avoir le moral. Ainsi, le taux d'utilisation des capacités de production tourne autour de 72 % et se retrouve à un niveau supérieur à ceux observés en 2008 et 2009. A côté de l'optimisme dont font preuve les chefs d'entreprise, la consommation des ménages progresse elle aussi à un rythme soutenu, comme en témoigne l'évolution des recettes de la TVA qui augmentent de 17,2 % sur les sept premiers mois de l'année. Par ailleurs, dans son dernier rapport dédié à la politique monétaire, BAM souligne, outre la reprise de la demande extérieure, une progression des crédits à l'économie de 11% en glissement annuel, grâce, surtout, à la hausse des crédits à l'équipement et des crédits à l'habitat. Le Trésor présent Dans un contexte économique caractérisé, au premier semestre 2010, par un déficit budgétaire d'environ 17 Mds de DH contre 6 milliards une année auparavant, les levées sur le marché primaire ont été intensifiées. «L'encours des bons émis par adjudications se chiffre, à fin juin 2010, à près de 275 Mds de DH, en bonification de 6.6 % en comparaison à fin décembre 2009. Pareillement, les souscriptions et la demande globale en papier neuf des valeurs du Trésor se sont accrues de 57 % et de 17 % respectivement», précise l'étude. Parallèlement, après une absence de trois ans, le Trésor s'est repositionné sur les tranches de maturités longues, afin «d'allonger la durée de vie moyenne de sa dette et de réduire le risque de refinancement». Ce retour sur le long terme est favorisé, selon la même source, «par la récente indexation des crédits immobiliers (à taux variables) sur les taux interbancaires au lieu des taux longs de l'argentier de l'Etat». Tout cela a entraîné des réajustement à la hausse de la courbe des taux durant le premier semestre. «Cette hausse a varié entre 8 et 12 pbs pour les maturités courtes et moyennes. Toutefois, pour les maturités longues n'ayant pas été marquées depuis 2007, le Trésor a concédé une correction plus importante (jusqu'à 77pbs) afin de s'aligner sur les conditions du marché secondaire», relèvent les analystes d'Attijari Intermédiation. Recours au marché La plupart des grands groupes industriels ont eu recours au marché pour se financer à des coûts moindres, tout en réduisant leur degré d'exposition aux banques. Ainsi, «les montants levés sur ce marché au titre de ce premier semestre 2010 (33 MMDh en hausse de 68 % sur une année glissante) et l'identité des emprunteurs confirment l'aisance croissante de l'émergence d'une nouvelle catégorie de locataire de fonds», précise l'étude, non sans souligner que «le volume des billets de trésorerie émis s'est élevé à 1,8 Md de DH, en hausse de 30 %», tandis que les bons de société de financement ont progressé de 115 %, s'établissant à 2,9 milliards de dirhams. Pour leur part, les émissions obligataires ont connu une recrudescence de 8 % en comparaison au premier semestre 2009, pour s'établir à 5,2 Mds de DH. A noter que les certificats de dépôt occupent une place prédominante dans la politique de financement des établissements financiers, représentant à eux seuls plus de 70 % du total de la dette privée émise sur le marché durant le premier semestre 2010. Avec une présence active des banques qui ont émis un volume de plus 23 Mds de DH au 1er semestre 2010 contre 12 milliards pour la même période de 2009, soit une hausse de 90%. «Cet accroissement trouve son origine dans le creusement de la liquidité induisant un renforcement de la présence des banques de la place sur le marché des capitaux sur l'ensemble des maturités où les conditions de financement ont été nettement avantageuses par rapport à l'année précédente», souligne l'étude. Dans ce contexte, le marché obligataire et le marché boursier sont restés très actifs, reflétant «la présence d'une liquidité considérable chez les investisseurs qui ne demande qu'à être correctement placée». Les analystes d'Attijari Intermédiation réfutent d'ailleurs un effet d'éviction entre les marchés actions et obligataires, d'autant que «la rentabilité du marché actions s'est nettement améliorée au cours de ce premier semestre par rapport au marché obligataire». Perspectives du marché Le «retour de confiance» au marché matérialisé par un afflux supplémentaire de liquidité vers les actions, sera le principal facteur de la performance boursière en 2010 et 2011. C'est la conviction des analystes d'Attijari, d'après la qualité des indicateurs passés en revue. Ainsi, l'analyse technique effectuée a permis d'estimer que le Masi est entré en phase haussière de fond depuis mars 2010, avec un objectif haussier de 14.000 points d'ici fin mars 2011. Toutefois, estiment-ils, «certaines sources de volatilité pourraient constituer des facteurs de perturbation à court terme (comportement spéculatif, prises de bénéfice, rebonds techniques…). Dans ce cadre, ce climat de confiance devrait profiter aux sociétés leaders appartenant à des secteurs d'activités stratégiques, ainsi qu'aux sociétés à fort potentiel ou accusant un retard de croissance. Tout autant, précise l'étude, «les niveaux de valorisation affichés par le marché Actions (soit 21% des bénéfices) ne devraient constituer en aucun cas une contrainte quant à la performance de la Bourse dans les années à venir». Ces derniers étant «soutenus de manière structurelle par des facteurs locaux inhérents au marché Actions marocain». Toutes ces raisons font qu'Attijari Intermédiation reste fidèle à sa stratégie d'investissement 2010 - 2011 (www.financesnews.ma), convaincue que les indicateurs macroéconomiques, le comportement du marché des taux, ainsi que les événements récents intervenus sur la cote ne devraient en aucun cas ralentir la hausse des cours lors des prochains mois. «Ainsi, dans l'optique d'une poursuite de la tendance haussière du marché, notre portefeuille dispose d'un potentiel d'appréciation supplémentaire moyen d'environ 12%», conclut-elle.