* Les premières prévisions étant tombées, la capacité bénéficiaire de la cote devrait croître de 12% en 2010. * En dehors de limpact des résultats des Telecoms et celui du retrait de lONA et de la SNI, les secteurs cotés devraient connaître des croissances plus ou moins importantes de leurs bénéfices. A peine les résultats des sociétés cotées dévoilés, que les analystes sadonnent déjà à leur exercice préféré, à savoir létablissement des prévisions devant servir aux recommandations destinées à leur clientèle. Et il ressort des principales notes danalyses, notamment celles de BMCE Capital Bourse, que les bénéfices globaux de la place devraient sinscrire dans un trend haussier pour les deux exercices à venir. En 2010, cette progression atteindrait 12%, la capacité bénéficiaire de la cote devant dépasser 30 Mds de DH, tandis quen 2011 lon prévoit un taux de croissance de 8,5% à 33 Mds de DH. Ces évolutions auraient été plus significatives nétait le retrait des deux holdings royaux de la cote et dont la contribution à la réalisation des bénéfices de la place a historiquement été prépondérante. Ainsi, retraité des comptes de lONA et de la SNI, le secteur des holdings devrait limiter la progression de ses résultats à 2,4% seulement en 2010 et 12,4% en 2011 pour atteindre respectivement 220 MDH et 248 MDH. «Notons que les prévisions ne tiennent compte que de Delta Holding, les valeurs de lONA et de la SNI devant être prochainement retirées de la cote», rappelle-t-on au sein de BKB. Aussi, les superperformances des dernières années quaffichait Maroc Telecom, principal contributeur à la réalisation des bénéfices de la place, devraient sestomper. Ainsi, même si le management de lopérateur table sur une légère croissance des indicateurs dactivité, les analystes de la place semblent croire en une baisse des revenus et, partant, des bénéfices dans le sillage de lacharnement de la concurrence et lérosion des parts de marché. Dans ce contexte, et «compte tenu de nos nouvelles prévisions, les PER cibles respectivement en 2010 et en 2011 de lensemble des sociétés cotées, ressortent à 17,4 fois et à 16,1 fois les bénéfices, laissant apparaître un potentiel théorique de croissance du marché de près de 9,6% par an au cours des deux prochaines années», ajoute la même source. Dans ces conditions, ce sont les compagnies financières qui boosteraient les réalisations de la place. Selon les prévisions des analystes, ce secteur, englobant les banques, les sociétés de financements et les assureurs, devrait générer 14,6% de bénéfices en plus en 2010 et 11,6% en 2011. Cest bien entendu les établissements bancaires qui saccaparent la grande part dans la réalisation des bénéfices du secteur, avec respectivement 7,7 Mds de DH et 8,6 Mds de DH en 2010 et 2011, soit des taux dévolution de +15% et +12%. A ce niveau, il semblerait bien que les meilleurs taux de croissance seraient réalisés par BMCE Bank et CIH qui devraient retrouver le sourire dès 2010 en remédiant à laccroissement du coût du risque qui les a pénalisés en 2009. De son côté, BCP continue à sattirer les faveurs des analystes avec une stratégie de croissance devant lui permettre de poursuivre sa récolte de bénéfices. « Pour leur part, les sociétés de crédit à la consommation devraient élargir leurs bénéfices de 7,3% et de 6,4% respectivement à 412,6 MDH et à 438,9 MDH», ajoutent les mêmes analystes, tandis que les sociétés de Leasing devraient enregistrer des résultats nets respectifs de 199,3 MDH et de 212,1 MDH, en bonification de 6,9% et de 6,4% sur les deux prochains exercices. Dans ces conditions, les recommandations dachat et de conservation qui marquent le secteur, concernent notamment Eqdom, Acred et Maroc Leasing, tandis que Sofac devrait tirer le secteur vers le bas, doù sa recommandation à la vente. Enfin, les sociétés évoluant dans le domaine des assurances devraient connaître des évolutions mitigées en 2010 et 2011. Dabord, elles verraient leur bénéfices sinscrire en quasi-stagnation au terme de lexercice en cours, puis se redresseraient à partir de lexercice suivant pour sinscrire en croissance de près de 14%. Par société, il semblerait quAtlanta profiterait à lavance de lamélioration des conditions du marché pour booster significativement ses bénéfices, et ce dès 2010, tandis que Wafa Assurance devrait sengager dans des investissements pour laccroissement de son réseau et attendre 2011 pour revoir ses bénéfices repartir à la hausse. Enfin, les structures industrielles devraient logiquement poursuivre leur trend haussier durant les années à venir. Les analystes de BKB anticipent une croissance de 11,6% à 21,4 Mds de DH en 2010 et de 7% à 22,9 Mds de DH en 2011 de leur capacité bénéficiaire. Les principaux contributeurs à cette performance seraient les promoteurs immobiliers, dont la capacité bénéficiaire commune est attendue en progression de 67% et 31,2% respectivement en 2010 et 2011, lengagement dans le logement social en étant la principale explication. Les résultats des minières et des cimentières cotées, ainsi que ceux du secteur agroalimentaire poursuivraient leur rythme croissant, particulièrement en 2010 où les taux de croissance se situeraient respectivement à 21%, 9,6% et 7,8%. * Dividende : Les sociétés cotées moins généreuses Au terme des deux prochains exercices, les analystes prévoient une distribution moins importante de dividendes. Ainsi, la masse globale de dividendes de lensemble des sociétés cotées prévue par BKB pour 2010 et 2011 sélèverait à 18,2 Mds de DH et à 19 Mds de DH respectivement, soit des variations de 9,8% et de +4,5%. « La baisse de la rétribution des actionnaires en 2010 par rapport à 2009 sexplique par la prépondérance des dividendes exceptionnels distribués au cours de lannée 2009 par plusieurs sociétés » telles que Berliet Maroc, Lesieur, Wafa Assurance et Salafin. Dans ces conditions, le taux de rendement estimé au 31 mars 2010 devrait sétablir à 3,3% en 2010 et à 3,4% en 2011.