La Banque centrale européenne (BCE) a laissé jeudi sa politique monétaire inchangée mais a fermé la porte à de nouvelles baisses de taux, alors que l'inflation dans la zone euro demeure sous son objectif malgré l'accélération de la croissance économique. L'institut de Francfort mène une politique ultra-accommodante, via un taux de refinancement nul et un programme de rachats d'actifs d'un montant global de 2.300 milliards d'euros dans l'espoir de ramener l'inflation vers son objectif d'une hausse des prix légèrement inférieure à 2%. L'inflation est désormais stabilisée au-dessus de 1% dans la zone euro mais la BCE est réticente à s'engager dans la voie d'un resserrement monétaire car elle estime que la progression des prix est en grande partie due au renchérissement de l'énergie. Elle juge également que la croissance des salaires manque de dynamisme. La BCE a déclaré qu'elle s'attendait à maintenir ses taux à leurs niveaux actuels pour une période prolongée et bien au-delà de la fin de ses rachats d'actifs. Elle a aussi affirmé que ces rachats d'actifs, d'un montant mensuel de 60 milliards d'euros, pourraient être amplifiés ou prolongés si les perspectives pour la zone euro devenaient moins favorables. Ce programme est pour l'instant censé expirer en décembre 2017. Le taux de refinancement, principal instrument de la politique monétaire de la BCE, reste à zéro, le taux de la facilité de dépôt à -0,40% et le taux de prêt marginal à 0,25%. L'euro a légèrement accentué ses pertes, sous 1,1230 dollar, tandis que l'indice européen Stoxx 600 a un peu réduit ses gains à la suite de cette annonce. Le président de la BCE, Mario Draghi, donnera à 12h30 GMT son habituelle conférence de presse pour expliquer la décision de l'institut d'émission.