* Composé de toutes les classes d'actifs existants, le portefeuille de la CIMR est estimé, à fin septembre 2006, à environ 17,5 miliards de DH. * Avec une plus-value latente de 6 Mds,la CIMR se situe parmi les zinzins les plus performants du marché. Pour la première fois de son histoire, la Caisse Interprofessionnelle Marocaine des Retraites, plus connue sous le nom de CIMR, communique autour de sa gestion de patrimoine. Baptisé «CIMR Finance Day», c'est désormais un rendez-vous annuel que donne le top management de la Caisse à la presse nationale et au grand public par ricochet. En présence du PDG, Khalid Cheddadi, de Noureddine Jaoudi, Directeur administratif et financier, et de Nabil Ahabchane, chef du département gestion de patrimoine, la matinée du 24 novembre courant a été consacrée à la présentation du fonctionnement et des résultats de la gestion financière de la Caisse. Transparence a été le maître mot de cette présentation. Avec un portefeuille d'environ 17,5 milliards de DH (à fin septembre 2006), en croissance de 33% par rapport à fin 2005, la CIMR compte parmi les plus gros « zinzins » de la place et aussi des plus performants. Les chiffres présentés en attestent éloquemment. Poursuivant un double objectif de rendement absolu et permanent supérieur à 5%, gage de la pérennité du régime de la caisse et de sa viabilité, et de liquidité suffisante des actifs afin de faire face à ses engagements, la CIMR investit « tout ce qui bouge » : actions cotées ou non, obligations, parts de fonds d'investissements, immobilier, lingots dor, la Caisse est présente sur tous les fronts, même à l'international. Accompagné par un consultant externe qui motive la répartition entre classes d'actifs, le portefeuille de la CIMR est conçu à la lumière des tendances des différents marchés financiers. En cela, 50% du portefeuille sont investis en actions, 47% en obligations et 2,6% sur les marchés internationaux ; le reste (0,4%) étant réparti entre des investissements immobiliers et des lingots d'or. Le portefeuille actions de la CIMR se compose d'actions détenues en direct (43%), de deux FCP donnés en gestion déléguée (6%), de parts de fonds d'investissement (0,3%) et d'actions de sociétés non cotées (0,8%). Basé sur l'identification des secteurs les plus porteurs de l'économie et la détention de parts significatives du capital des sociétés cotées leaders de leur secteur d'activité et à fort potentiel de croissance, le portefeuille «actions stables» de la Caisse est composé essentiellement des «blue chips» de la cote, recouvrant ainsi quatre principaux secteurs d'activité : holdings, banques, matériaux de construction et agroalimentaire. Celui-ci totalise une valeur marché, à fin septembre 2006, de 7,5 milliards de DH contre une valeur au bilan de 1,6 milliard de DH, faisant ainsi ressortir une plus-value latente totale de 5,9 milliards de DH ! Tiré essentiellement par l'embellie que connaît actuellement la place casablancaise, le portefeuille actions directes de la CIMR a réalisé un bon cru de 36% par rapport à l'année dernière. Notons que la CIMR a mis en uvre une veille active des secteurs et des valeurs dans lesquelles elle s'est investie. «Nous sommes un actionnaire à long terme, mais qui veille au marché en continu», explique Khalid Cheddadi, PDG de la Caisse. À cet effet, la Caisse a alloué un budget assez conséquent à la recherche et analyse. « Un appel d'offres a été lancé à la mi-novembre afin de faire profiter la Caisse des meilleurs brokers de la place », note Nabil Ahabchane. un porte-feuille rentable S'agissant du portefeuille actions dynamiques, constitué de deux FCP, il totalise une valeur marché consolidée, à fin septembre, de plus de 1 milliard de DH, en nette progression de 52,6% par rapport à fin 2005, surperformant ainsi le benchmark de plus de 6,5%. Les deux FCP sont identiques en termes de caractéristiques, mais confiés à des gestionnaires différents, histoire de faire jouer la concurrence entre gestionnaires, gage d'efficacité et de performance. Par ailleurs, la CIMR déploie une politique de participation active dans les fonds de capital développement, «véritable cheval de bataille de la CIMR», selon Nabil Ahabchane. «Elle recherche une valorisation de ses placements, mais aussi l'opportunité de coinvestir dans des sociétés précotables à fort potentiel de développement», a-t-il ajouté, pour ensuite préciser que «le taux de rendement interne (TRI) de ce type de placement est de 25% en moyenne». Le cas RISMA illustre bien ces propos. En investissant, via le Fonds CFG Développement, dans cette valeur, la Caisse a pu doubler sa mise initiale entre 2003 et la date d'entrée de RISMA en Bourse. Avec une poche de 57 millions de DH à fin septembre, la CIMR investira, à fin 2006, dans six fonds de capital développement, eux-mêmes investis à terme dans plus de 90 PME marocaines. Le portefeuille obligataire de la Caisse, quant à lui, totalise une valeur marché, à fin septembre, d'environ 8,2 milliards DH, en progression de 30% par rapport à fin 2005. « La baisse considérable des taux observée sur le marché y est pour une grande partie ». La poche obligataire de la CIMR est composée de quatre SICAV dédiées. « La Caisse fait appel aux sociétés de gestion pour implémenter le portefeuille selon un modus operandi préétabli et un encadrement très poussé », note Ahabchane qui indique en outre qu' «un reporting hebdomadaire est mis en place pour suivre l'implémentation de la stratégie et l'efficacité des gestionnaires ». Les performances de gestion « très probantes », d'une moyenne de 12% sur les trois dernières années, sont auditées annuellement par un cabinet externe. Depuis leur création en décembre 2003, les SICAV obligataires de la CIMR ont enregistré une performance consolidée de 36,6%, quand le benchmark en a fait 34%. « Sur les 100 fonds qui existent sur le marché, les fonds obligataires de la CIMR sont parmi les cinq fonds les plus performants du marché », souligne avec fierté le PDG de la Caisse. Sur les marchés internationaux, le portefeuille détenu en direct par la CIMR a été transormé en un FCP de droit français. Donné en gestion déléguée, ce fonds est investi principalement en actions (80% à 110%) ; le reste étant réparti entre l'obligataire, les produits alternatifs et une partie en cash. Investi en Europe, aux USA et en Asie, le FCP CIMR International, «moteur futur de croissance du portefeuille de la CIMR», selon Khalid Cheddadi, enregistre une performance annuelle moyenne de 12,35%. Depuis sa création en 2003, le fonds a réalisé une performance cumulée de 50,6%. Sur un autre registre, les actifs immobiliers de la Caisse sont valorisés à hauteur de 34 millions de DH et devront faire l'objet d'une cession et d'un redéploiement via un co-investissement avec des institutionnels marocains et un opérateur étranger apporteur de savoir-faire. Une autre option est à prévoir. Celle de la restructuration de la poche immobilière via la création d'une foncière regroupant les actifs de la Caisse et dont la gestion serait déléguée selon les mêmes règles de fonctionnement que les actifs actuels. S'agissant de la poche de lingots d'or (260 kg), estimée à 47 millions de DH contre une valeur comptable de 4 millions de DH, elle aura tendance à disparaître du portefeuille de la CIMR. «La CIMR ne fait pas de l'or un actif stratégique et compte liquider cette position au meilleur timing», argue Ahabchane. Somme toute, le total des plus-values latentes, à fin septembre, est de l'ordre de 6 milliards de DH !