Le président de la Mauritanie, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, et le président du Sénégal, Macky Sall, ont lancé, ce mardi 30 novembre, les travaux de construction du pont de Rosso qui reliera les deux pays voisins. Le vice-président chargé du Complexe du secteur privé, de l'infrastructure et de l'industrialisation de la Banque africaine de développement (BAD), Solomon Quaynor, l'ambassadrice de l'Union européenne au Sénégal (UE), Irène Mingasson et le représentant de la Banque européenne d'investissement (BEI), Ramon Ynaraja, étaient également présents à la cérémonie. Le pont, qui enjambera le fleuve Sénégal sur 1,5 kilomètre, assurera une circulation fluide entre le sud de la Mauritanie et le nord du Sénégal. Il devrait permettre de réduire les temps de trajet et de baisser les coûts de transport. Il fera également progresser les échanges commerciaux le long des corridors transafricains Tanger-Lagos et Alger-Dakar, renforçant ainsi l'intégration entre l'Afrique de l'Ouest et le Maghreb. « Intégrer, développer et faire la différence dans le quotidien des populations, ce sont trois ambitions que nous voulons réaliser avec le pont de Rosso, pour en faire un véritable trait d'union entre l'Afrique de l'Ouest et le Maghreb. 41 millions d'euros ont ainsi été mobilisés par la Banque africaine de développement pour réduire de plus de 80% la durée du trajet, tripler environ le commerce transfrontalier et baisser considérablement le coût de transport. Avec le pont Sénégambie que nous avons financé, le pont de Rosso vient compléter le seul maillon manquant des corridors Tanger-Lagos et Alger-Dakar. C'est un bel exemple de coopération avec nos partenaires, l'UE et la BEI », a affirmé le vice-président de la Banque africaine de développement, Solomon Quaynor. Irene Mingasson a déclaré : « Forte de son expérience, l'Union européenne est convaincue de la nécessité d'appuyer l'intégration régionale ouest-africaine et continentale. Le pont de Rosso est un emblème de cette ambition portée par deux pays mais attendue aussi par leurs voisins, dans la région et au Maghreb, et au-delà en Europe. Construire un pont, c'est un acte fort, une projection vers demain, presque un rêve, d'optimisme et de résolution à renforcer toutes les facettes d'une relation, économique, commerciale, sociale et humaine. Participer à la réalisation de cette ambition est une évidence pour la Team Europe, qui s'investit profondément tant au niveau politique qu'au niveau des investissements qui faciliteront la circulation des personnes et des biens, le développement des entreprises, la mobilité et le dynamisme économique. A l'instar de ce pont de Rosso, la reconstruction de la route Nouakchott-Bombri, à quelques kilomètres d'ici, fait progresser l'axe Nouakchott-Dakar, au bénéfice des populations ». « Le renforcement des transports transfrontaliers est essentiel pour le commerce, l'activité économique et la cohésion sociale. La Banque européenne d'investissement est heureuse de soutenir cette liaison de transport prioritaire, en partenariat avec le Sénégal, la Mauritanie, la Banque africaine de développement et l'Union européenne. Le projet du pont de Rosso facilite la coopération internationale et renforce le commerce transafricain. En promouvant le développement du secteur privé (notamment agricole), le projet favorise le maintien et la création d'emplois, et de ce fait contribue à lutter contre la pauvreté », a ajouté Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI. Le coût total du projet est d'environ 88 millions d'euros. Il est composé d'un don de 20 millions d'euros de l'UE et deux prêts d'environ 41 millions d'euros de la Banque africaine de développement en faveur des deux pays et de 22 millions d'euros de la BEI. Une enveloppe qui couvre également les aménagements et équipements sociaux-économiques ainsi que les mesures de facilitation du commerce. Le restant des financements est assuré par des fonds de contrepartie engagés par les deux Etats.