Des membres des gouvernements mauritanien et sénégalais ont participé, jeudi 25 janvier, à la cérémonie de signature d'une série de contrats destinés à lancer les travaux de construction du pont de Rosso qui reliera les deux pays voisins. La Mauritanie était représentée par Mohamedou Ould M'Haïmid, ministre de l'Equipement et des Transports, et Mohamed Lemine Ould Dhehby, ministre des Finances, et le Sénégal par Mansour Faye, ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, et Abdoulaye Daouda Diallo, ministre des Finances et du Budget. Les représentants des bailleurs de fonds du projet, notamment Mohamed Chérif, responsable-pays de la Banque africaine de développement (BAD) pour le Sénégal, Irène Mingasson, ambassadrice de l'Union européenne au Sénégal et Ramon Ynaraja, représentant de la Banque européenne d'investissement, étaient présents à la cérémonie. L'absence d'un ouvrage de franchissement du fleuve Sénégal, frontière naturelle entre les deux pays, constitue un handicap majeur à la mobilité des personnes et des biens. La construction du pont de Rosso permettra ainsi de relier les 1 500 mètres qui séparent les deux rives du fleuve. En plus des mesures de facilitation des transports et de développement des échanges commerciaux, le pont de Rosso permettra de réduire la durée du trajet et de baisser les coûts de transport. Cet ouvrage contribuera également, par extension, à développer les activités de transport le long des corridors transafricains Tanger-Lagos et Alger-Dakar, dans une perspective de consolidation de l'intégration Sud-Sud entre l'Afrique de l'Ouest et le Maghreb. Le coût total du projet est d'environ 88 millions d'euros dont un don de 20 millions d'euros de l'Union européenne, deux prêts d'un total de 41 millions euros de la Banque africaine de développement en faveur des deux pays et de 22 millions d'euros de la Banque européenne d'investissement. Le restant des financements est assuré par des fonds de contrepartie engagés par les deux Etats. « Le pont de Rosso est un véritable trait d'union entre le Maghreb et l'Afrique de l'Ouest. La Banque africaine de développement a mobilisé près de 41 millions d'euros pour améliorer la mobilité des personnes et des biens, au bénéfice des populations. Avec l'achèvement récent du pont Sénégambie financé par la Banque, le pont de Rosso ira compléter le seul maillon manquant du corridor Tanger-Lagos. Ce projet est un bel exemple de coopération entre bailleurs », a affirmé le responsable-pays de la Banque africaine de développement pour le Sénégal, Mohamed Cherif. A l'occasion de la cérémonie, Irène Mingasson, ambassadrice de l'UE au Sénégal a déclaré : « Avec une contribution de 20 millions d'euros non remboursable pour les travaux de construction du pont de Rosso, l'UE est un partenaire important de l'intégration régionale ouest-africaine. Ce projet de construction de pont contribue à renforcer cette intégration économique et sociale nécessaire au développement de la région. Ce pont est aussi le lien entre la Méditerranée et l'Afrique de l'Ouest et par conséquent avec l'Europe. Il ne pourra que renforcer le partenariat Afrique-Europe. L'engagement de l'UE pour consolider ce partenariat en améliorant les performances de ce corridor côtier va se concrétiser avec la construction du pont ». « Le renforcement des transports transfrontaliers est essentiel pour le commerce, l'activité économique et la cohésion sociale. La Banque européenne d'investissement est heureuse de soutenir cette liaison de transport prioritaire, en partenariat avec le Sénégal, la Mauritanie, la Banque africaine de développement et l'Union européenne. Le projet Pont de Rosso facilite la coopération internationale et renforce le commerce transafricain. En promouvant le développement du secteur privé (notamment agricole), le projet favorise le maintien et la création d'emplois, et de ce fait contribue à lutter contre la pauvreté » a ajouté Ambroise Fayolle, vice-président de la Banque européenne d'investissement.