Les rideaux sont tombés, dimanche à Dakar, sur le Sommet sur le financement des infrastructures en Afrique. Placée sous le thème «Libérer le potentiel de l'infrastructure de l'Afrique», la rencontre vise à mobiliser les principaux acteurs autour des efforts déployés par l'Union africaine (Ua) et son programme Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) pour accélérer la mise en œuvre de projets régionaux d'infrastructures prioritaires. Retour sur les cinq principaux projets structurels d'infrastructure qui devraient changer la face du continent. Le projet Ruzizi III Il s'agit d'une centrale hydroélectrique construite sur le courant d'eau et dotée de trois unités de production d'une capacité totale installée de 147 MW avec trois turbines conçues pour un débit maximum de 50 m3/s, soit un débit total de 150 m3/s pour la centrale dans son ensemble. Le réservoir aura une capacité de stockage d'environ 900.000 m3. Il s'agit là d'une centrale de puissance moyenne, avec les caractéristiques techniques suivantes: un barrage de dérivation, un tunnel de 3,9 kilomètres, une centrale en surface comprenant 3 turbines de type Francis et 220 kilovolts d'interconnexion de type A. Une ligne de transmission de 220 kV de 10 km sera reliée à un poste situé à Kamanyola en RDC. Les trois usines fonctionneront comme une cascade: la même eau s'écoule successivement à travers les turbines de Ruzizi I, II et III. Aval de la centrale, toute l'eau sera retournée à la rivière. Le port de Dar-es-Salaam C'est la seconde passerelle portuaire la plus importante pour le commerce régional en Afrique de l'Est, après celle de Mombasa. Il s'occupe de 90% du commerce international de la Tanzanie et d'une part importante du commerce de transbordement de la Zambie, du Malawi, de la RDC, du Burundi, du Rwanda et de l'Ouganda. Après sa privatisation dans les années 1990, le port de Dar-es-Salaam est devenu l'un des ports les plus efficaces en Afrique, mais sa performance s'est détériorée au fil du temps. On estime que les gains d'efficacité reviendraient à 1,8 milliard de dollars par an, si le port de Dar-es-Salaam devenait aussi efficace que celui de Mombasa, le coût total cumulé des retards et des coûts monétaires supplémentaires s'élèverait à l'équivalent de 22% des taux des droits sur les importations de conteneurs. Le gazoduc Nigeria-Algérie Le gaz naturel est en passe d'occuper une place encore plus importante dans l'équilibre énergétique à travers le monde. Grâce à ce gazoduc, l'Afrique peut contribuer au marché mondial à travers une alimentation soutenue et diversifiée de gaz naturel, en particulier en direction de l'Union européenne. Il est prévu que les importations de gaz naturel pourraient atteindre 85% de la consommation de gaz de l'UE d'ici à 2030, soulevant ainsi la question de la disponibilité à long terme des approvisionnements. Le Nigeria a la 7e plus grande réserve de gaz dans le monde et la qualité du gaz nigérian est élevée, riche en liquides et à faible teneur en soufre. En plus de ce qui précède, il existe d'importants avantages économiques locaux. Modernisation de la ligne ferroviaire Dakar-Bamako Ce projet fait partie du corridor multimodal Dakar-Niamey, qui est lui-même un élément majeur du plus grand projet Dakar-Bamako-Niamey-Ndjamena-Djibouti du Plan d'action prioritaire du PIDA (PAP). Le projet implique un investissement dans une nouvelle infrastructure ferroviaire (suivi et matériel roulant), et dans le système de signalisation de la ligne ferroviaire entre le port de Dakar et celui de Bamako. Le chemin de fer à voie métrique existant, construit entre 1907 et 1927, est vétuste et obsolète. Le projet comprend la construction d'une ligne de chemin de fer principale moderne de 1.234 km entre Dakar et Bamako, avec les principaux éperons ferroviaires stratégiques, desservant les zones d'exploitation de minerai de fer près Koudekourou, et les mines de bauxite près de Faléa, au Mali. Corridor côtier Abidjan-Lagos Le projet va mettre l'accent sur la modernisation du corridor en Afrique de l'Ouest, et comprend l'élimination de cinq routes liées aux modules de corridor, la modernisation de 384 km d'autoroute, la réhabilitation de 288km de route et la création de quatre postes de guichets uniques. En outre, le projet implique la dualisation du corridor Abidjan-Lagos en une autoroute de 2x3 avec un réseau ferroviaire associé et des technologies TIC pour transformer le corridor côtier transport/commerce en un «corridor smart». La longueur totale de l'autoroute Abidjan-Lagos est de 1.028 km. Fibre optique terrestre TIC Lusaka-Lilongwe Le projet de connexion terrestre TIC comprend la clôture des chaînons manquants dans le secteur des TIC afin d'améliorer l'infrastructure d'interconnexion sur le continent et de connecter l'Afrique avec le reste du monde. Le projet Lilongwe-Lusaka est un sous-projet. Etant donné que Zambia's Zesco possède déjà une ligne de fibre venant de la frontière à partir de Lusaka, Malawi Telecommunications Limited (MTL) utilisera le projet zambien comme modèle pour la conception et l'établissement des coûts pour achever un projet TIC similaire au Nord de la Tanzanie. Le projet inclut le creusage de tranchées en général dans un sol tendre dans la réserve de la route à côté de la route principale de Chipata, en posant des pipes, en conduisant les câbles et en remblayant une fois de plus les tranchées. Par conséquent, aucune licence additionnelle n'est nécessaire et aucun impact négatif social ou environnemental n'est prévu. Corridor de transmission de l'Afrique du Nord Il s'agit de la construction d'une ligne de transmission de 2.700 kilomètres dotée d'une capacité de 4.500 mégawatts partant du Maroc vers l'Egypte en passant par l'Algérie, la Tunisie et la Libye. Le projet est composé de plusieurs étapes. L'une des principales est relative au renforcement de 220km d'une capacité de 400 kV tronçon Algérie-Tunisie (162 millions de dollars). D'autres étapes essentielles portent sur le renforcement de 210km d'une capacité de 400 kV tronçon Libye-Tunisie. Cette phase devrait coûter quelque 154 millions de dollars.