Des réseaux routiers et ferroviaires seront connectés. Qu'importe le moyen de locomotion, pourvu qu'on arrive à bon port. Et, c'est le problème, en Afrique, marchandises et personnes se déplacent difficilement. «D'ailleurs, se déplacer d'une ville à l'autre, voire d'un pays africain vers un autre, coûte deux à trois fois plus cher qu'en Europe, a souligné Louis Michel, l'eurocommissaire responsable du Développement. Vertébrer l'Afrique est un préalable à la croissance économique, au commerce et à la lutte contre la pauvreté», a-t-il poursuivi. Jeudi, la Commission a présenté un plan de développement des infrastructures de l'Afrique établi avec les organisations régionales du continent noir. Plus de cinq milliards d'euros (5,6) vont être déposés sur la table entre 2006 et 2013 et éclatés en plusieurs axes: le transport (routier, fluvial, ferroviaire), les réseaux énergétiques (électriques,...), les infrastructures liées à l'eau et le développement des technologies de l'information (l'Internet à haut débit,...). Concrètement, des cartes ont été dessinées. Et huit couloirs prioritaires pour le désenclavement le long desquels les routes principales manquantes devront être réalisées ont été déterminés: Dakar-N'Djamena, Khartoum-Djibouti, Nouakchott-Lagos, Lagos-Mombasa, Khartoum-Gaborone, N'Djamena-Windhoek, Beira (Mozambique)-Lobito (Angola) et Dar es Salaam-Bujumbura-Kigali. Un premier projet de construction d'une centrale hydroélectrique sur le fleuve Sénégal à Felou (Mali) sera lancé dès 2006 et alimentera partiellement en électricité non seulement le Mali mais aussi la Mauritanie et le Sénégal. «Tous les projets devront avoir une dimension régionale et servir les intérêts de plusieurs pays», a encore relevé Michel.