Les gouvernements du Sénégal et de Mauritanie ont signé un accord de prêt relatif au financement du Projet de construction du Pont de Rosso entre les deux pays, un projet qui va certainement donner une nouvelle impulsion aux échanges entre ces deux pays et ne manquera pas également d'ouvrir des perspectives pour le Maroc qui a fait l'Afrique subsaharienne et au delà, sa priorité en matière économique et commerciale. Cofinancé par la BAD, la Banque Européenne d'Investissement (BEI), l'Union Européenne (UE), ainsi que les gouvernements de la Mauritanie et du Sénégal, ce projet d'un coût total évalué à 87,62 millions d'Euros (soit environ 57,5 milliards FCFA), dont 26,7 milliards FCFA à titre de contribution de la BAD, l'ouvrage permettra de relier les 1461 mètres linéaires (ml) qui séparent la rive mauritanienne de la rive sénégalaise du fleuve Sénégal. L'absence d'un ouvrage de franchissement permanent entre ces deux rives du fleuve Sénégal, qui constitue la frontière naturelle entre le Sénégal et la Mauritanie, est un handicap majeur à la mise en œuvre des politiques de développement économique et d'intégration régionale et continentale. La construction du pont sur le fleuve Sénégal à Rosso accompagnée par la mise en place de mesures de facilitation des transports et du commerce devrait permettre : (i) une augmentation très sensible du trafic des voyageurs et des marchandises entre les deux rives et (ii) le développement des activités de transport le long des corridors transafricains Tanger-Lagos d'une part, et entre l'Europe et l'Afrique Subsaharienne, d'autre part. Par ailleurs, le projet contribuera à réduire considérablement le temps de franchissement jusque-là opéré par un bac qui ne fonctionne qu'à certaines heures. Un tel projet ne manquera pas de rapprocher encore davantage les peuples des deux rives du fleuve Rosso et à travers eux les peuples marocain et africain, sachant Le Maroc a entretenu historiquement des relations économiques, politiques et culturelles, avec plusieurs pays de l'Afrique subsaharienne, en particulier l'Afrique de l'Ouest et les pays francophones de la région. Le Maroc vise, en effet, à s'ériger au rang de hub régional pour le commerce et l'investissement profitant de ses relations avec le Nord (Europe) et le Sud (Afrique), afin de s'assurer ainsi qu'aux pays subsahariens partenaires une meilleure intégration aux chaînes de valeurs régionales et mondiales et un approfondissement du processus de transformation structurelle