Depuis que la décision sur le début de l'exploitation des réserves pétrolières mauritaniennes a été prise, le changement s'annonce pour le pays. L'ère du changement a commencé pour la Mauritanie. Le président mauritanien, Maouya Ould Sid'Ahmed Taya, a procédé mardi dernier, à un léger remaniement ministériel. Le remaniement a touché les ministères de l'Intérieur, de l'Energie, du Développement rural, de l'Education, de l'Equipement et des Transports, du Commerce, de la Culture et de la Jeunesse, de l'Industrie et des Mines et de l'Etat civil. Toutefois, le fait le plus marquant demeure la création d'un département chargé du Pétrole et de l'Energie. Selon la présidence mauritanienne, Lamrabet Sidi Mahmoud ould Cheikh Ahmed, qui a occupé une dizaine de postes ministériels dans le passé, revient comme ministre de l'Intérieur, des Postes et Télécommunications, alors que Kane Mustapha, un autre ancien membre du gouvernement, se voit confier le département de l'Industrie et des Mines. Mohamed Lemine Ould Deida, ancien conseiller auprès du Premier ministre, a été nommé à l'Education nationale, tandis qu'à la tête du nouveau département de l'Energie et du Pétrole, on retrouve l'ancien ministre des Mines et de l'Industrie, Zidane Ould Hamida. Parmi les changements, aussi, l'ancien préfet, Mohamed Nouh Ould Taleb Fezaz, s'est vu attribuer le nouveau poste de secrétaire d'Etat chargé de l'Etat civil. Ce mouvement, qui a été marqué par le départ de trois personnalités, a été attendu depuis plusieurs semaines. C'est le second depuis la nomination de Sghaer Ould M'Bareck comme Premier ministre. Il intervient à quelques jours de la fin de la campagne de réimplantation du Parti républicain démocratique et social (PRDS, au pouvoir) au sein duquel ces joutes électorales ont donné parfois lieu à des luttes sans merci entre clans rivaux. Parallèlement, le ministre mauritanien des Affaires économiques et du Développement, Sidi Ould Didi, a appelé, mardi dernier à Paris, les investisseurs privés français à participer à la construction d'un pont devant relier les deux rives du fleuve Sénégal, à la hauteur de la ville de Rosso. "La construction de ce pont va renforcer les échanges entre la Mauritanie et le Sénégal. Elle va surtout consolider les relations de coopération économique entre tous les Etats de l'Organisation de mise en valeur du fleuve Sénégal", a-t-il affirmé lors d'une rencontre sur les opportunités d'investissement en Mauritanie. Le ministre qui a souligné la double appartenance de son pays au Maghreb et à l'Afrique de l'Ouest, a également annoncé la construction d'autres infrastructures pour favoriser l'intégration régionale de la Mauritanie. "Les perspectives économiques prometteuses dans le secteur du tourisme et des mines, avec notamment le pétrole, rendent nécessaire la construction d'infrastructures importantes. Le gouvernement fera sur ce plan un effort particulier, en commençant par ce qui peut aider au renforcement des liens avec les voisins immédiats de la Mauritanie", a ajouté Sidi Ould Didi. Créditée d'une croissance économique de plus de 5 %, la Mauritanie entend renforcer ses échanges économiques avec les pays membres l'OMVS sans renoncer à son appartenance à l'Union du Maghreb arabe (UMA). La visite du ministre mauritanien des Affaires économiques avait pour objectif la discussion des opportunités d'investissements en Mauritanie. Les secteurs de la pêche, du tourisme, des mines et du pétrole ont été fortement présentés comme les secteurs qui font la force de l'économie mauritanienne. On rappelle que la Mauritanie devrait entrer dans le club des pays producteurs de pétrole en 2006. Le gouverneur de la Banque Centrale de la Mauritanie avait déclaré que son pays intégrerait le club des pays arabes producteurs de pétrole d'ici la fin de l'année en cours. Il est prévu que la production du pétrole en Mauritanie atteindra dans une première phase les 75 mille barils et évoluera régulièrement pour approcher, en début d'année 2007, le volume de 250 mille barils par jour. Une dizaine d'entreprises étrangères prospecte du pétrole dans des zones terrestres ainsi que dans d'autres, maritimes. Ces sociétés ont déjà dépensé environ 400 millions de dollars dans leurs opérations de recherche du pétrole.