Le président mauritanien a procédé dimanche à un important remaniement ministériel, une semaine après un discours énergique à Kiffa. Neuf ministres sont concernés. Aucune raison n'est officiellement avancée. Le président mauritanien, Maouiya Ould Taya a procédé dimanche à un important remaniement ministériel, le troisième en l'espace d'une année, à une semaine avant les vacances du gouvernement. L'équipe du Premier ministre, Sghair Ould M'barek enregistre neuf départs dont de grands ténors comme Kaba Ould Aléwa. Artisan de la réelection de Ould Taya, cet homme du sérail céde son fauteuil de ministre de l'Intérieur à Ghaly Ould Chérif Ahmed. Ce remaniement, qui touche les principaux secteurs économiques, est le plus important effectué depuis la nomination de M. Ould M'Barek, en juillet 2003. Sur proposition du Premier ministre, la président a nommé Sidi Ould Didi ministre des Finances en remplacement de Mahfoudh Ould Mohamed Ali. Le ministère des Affaires économique échoit à Mohamed Sidya Ould Khaled à la place de Abdellahi Ould Souleimane. Changement aussi au ministère du Commerce avec l'arrivée de Mohamed Kaber Ould Khattry en lieu et place de Mohamed Lemine Ould Khattry. Aucune explication officielle n'est donnée à ce remaniement qui concerne, outre les portefeuilles liés à l'Economie, aussi les départements de la Santé et des Affaires sociales, le secretariat d'Etat chargé des nouvelles Technologies, toujours aux mains d'une femme, le ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, et l'Education nationale. Toutefois, les observateurs font remarquer que ce changement intervient en droite ligne du discours énergique du président de la République lors de son déplacement à Kiffa (centre du pays), deuxième ville du pays par le nombre d'habitants, après Nouakchott. Dans ce discours prononcé le 15 juillet dernier, Ould Taya avait passé en revue les maux qui gangrènent le pays, annonçant une mobilisation contre la corruption et le détournement des déniers publics. Les mésaventures de la monnaie nationale qui ne doit son salut et sa remontée de 24% par rapport à l'euro, qu'à une descente policière menée dans plusieurs bureaux de change à la mi-juin sont aussi citées parmi les nombreuses causes de ce départ massif. La dépréciation du taux de change de l'ouguiya rendait intenable la situation économique du pays qui a dû enfin trouver solution à la crise après un accord de change fixe trouvé avec les pays de l'UMOA (Union monétaire ouest africaine) avec lesquels la Mauritanie entretient d'importants échanges. L'Economie reste l'une des priorités inscrites dans l'actuel mandat du président Ould Taya. Pour l' exercice 2004-2005, le pays table sur une croissance économique de 5,2% contre 4,9% en 2003. La relance de la production agricole après des années de sécheresse et le dynamisme des secteurs nouveaux comme les télécoms militent pour de telles prévisions. Cette équipe gouvernementale est la troisème formée sous la houlette de Sghair Ould M'Barek nommé le 6 juillet 2003 en remplacement de Cheikh El Avia Ould Mohamed Khouna, dans le sillage du putch manqué qui avait ébranlé la capitale mauritanienne l'année dernière. On notera aussi dans la vague d'optimisme soulevés par les découvertes de gisements pétrolifères, le re changement intervenu dans ce portefeuille désormais clé. Sidiya Ould Mohamed Khaled hérite des mains de Cheikh Saadbouh Camara du ministère de l'Hydraulique et de l'Energie, ministère où sont concentrés les espoirs de tous les Mauritaniens.