Un gouvernement qui prône la relance ne doit pas s'attaquer à la consommation. Ce n'est pas le cas de notre gouvernement qui s'attaque au pouvoir d'achat du marocain. L'augmentation de la TIC sur les boissons alcoolisées en est la preuve. Le gouvernement marocain, voulant quitter le paradis fiscal tant décrié par la bible de l'OCDE, n'épargne aucun effort pour nous enfoncer dans un enfer fiscal. Dans son viseur figure les pécheurs. Dans la flopée des mesures du PLF 2021 ayant fuité, on note l'augmentation de la taxe intérieure à la consommation sur les boissons alcoolisées. Le gouvernement voit en la dive bouteille une nouvelle niche fiscale. Ainsi, il compte alourdir cette taxe de 100 DH, 200 DH voire 1.000 DH et ce selon la catégorie de la boisson. la TIC sur les boissons alcoolisées et tabac, et avec le recul remarquable de l'activité touristique, a permis à fin août 2020 d'alimenter le budget de l'Etat pour un montant de 16,559 Mds DH. L'année 2019 a enregistré une recette de 29,549 Mds DH au titre de la même taxe, soit 30,5 % des recettes au titre des impôts indirects. Tarif en vigueur Tarif proposé dans le PLF 2021 Vins 800 900 Bières 1.000 1.200 Bières sans alcool 550 600 Alcool pur 15.000 16.000 L'augmentation envisagée s'attaquera aux poches de ceux qui consomment l'alcool à la bouteille et de ceux qui consomment le vin à la ficelle. Elle n'épargnera ni ceux qui boivent dans les troquets ni ceux qui boivent en suisse. Le gouvernement, par le biais de cette mesure, compte noyer ses chagrins budgétaires dans l'alcool. Il omet que ces derniers savent nager comme un poisson. Avec une telle augmentation, le gouvernement continue de consumer le secteur touristique qui ne cesse de réclamer l'atténuation du poids de la pression fiscale qui pèse sur le secteur. Ce dernier, bien avant l'avènement de la COVID-19, remisse sous les taxes qui frappent l'investissement, les revenus, les activités et le patrimoine. Le gouvernement fait la sourde oreille et surtaxe la carafe de vie parce qu'il sait que les buveurs de vin filent doux. Le gouvernement, ne voulant pas étendre le cercle des mécontents, continue de taper sur les mêmes. Avec cette mesure, le gouvernement met en péril les activités des assommoirs, troquets, bars et bistrots. Les tarifs, après augmentation de la TIC, ne seront pas dans les cordes des consommateurs. Ceux-ci seront obligés à réviser à la baisse leur consommation. Devant cette situation, les débiteurs de boisson vont s'adresser au marché clandestin pour s'approvisionner bon marché et loin des radars des administrations fiscale et douanière. Ainsi la mesure fera pschitt. La TIC sur les boissons alcoolisées : ce n'est pas de la petite bière. Comment un gouvernement qui cherche à relancer l'économie tape à côté en taxant la consommation. Si le gouvernement escompte optimiser la recette au titre de la TIC sur les boissons alcoolisées, il devrait investir dans la lutte contre le commerce clandestin de cette denrée. Il doit s'attaquer à ceux qui, sans connaissance majeure en œnologie, embouteille dans des laboratoires clandestins de la vinasse. Il doit, avec tous les moyens, monter au filet, pour s'attaquer à ceux qui commercialisent des vins déclassés, issus de la contrebande, dans plusieurs cas au prix du vin généreux. Il doit également s'attaquer à ceux qui laissent passer entre les filets, moyennant des pots de vins, des fleuves de boissons alcoolisées. Il importe de signaler que ces mesures impacteront de façon sensible les recettes issues de cette taxe. En effet, et en dépit de l'anarchie qui règne sur ce marché, les importations se rapportant à cette denrée sont passées de 124,563 millions de DH en 1998 à 754,713 millions de DH en 2019, soit une croissance de l'ordre de 506 %. A ce volume doivent s'ajouter les productions écoulées par les brasseurs nationaux sur le marché local. Pitié pour ce secteur ! Le gouvernement est invité à mettre de l'eau dans son vin oups ! Dans son lait. Il est vrai que le gouvernement est dans un sac de nœuds, mais les buveurs de vin ne sont pas des Hommes de sac et de corde.