Dans le cadre de leur partenariat stratégique, l'entreprise américaine Lockheed Martin et Navantia, acteur majeur de la construction navale et de la défense en Espagne, ont franchi une étape clé dans le programme de la frégate F-110. Un premier test en conditions réelles a permis, le 15 janvier, de démontrer l'efficacité du radar AN/SPY-7(V)2, une technologie de pointe développée par Lockheed Martin qui permet de suivre avec une grande précision des objets aériens. Au cours des mois à venir, Lockheed Martin procédera à des tests approfondis de tous les composants du radar SPY-7 et des équipements tactiques Aegis en vue de fournir à la marine espagnole un système intégré et calibré. La livraison officielle du radar SPY-7 est prévue pour 2026, ce qui constitue une étape décisive dans la construction de la frégate F-110 et l'activation de son système de combat. La possession du radar AN/SPY-7(V)2 par l'Espagne, intégré aux frégates F-110, représente un atout stratégique majeur pour la surveillance des espaces maritimes et aériens, notamment dans des zones sensibles comme le détroit de Gibraltar. Grâce à sa capacité à détecter et suivre avec précision des menaces aériennes et navales sur de longues distances, ce radar pourrait renforcer le contrôle espagnol sur cette région, qui constitue un carrefour vital pour les flux commerciaux et militaires. Cette avancée technologique permettrait à l'Espagne de surveiller les mouvements navals marocains, civils comme militaires et de maintenir une vigilance accrue sur les eaux au large du Sahara, par exemple. Sur le plan militaire, ce localisateur confère à l'Espagne une supériorité technologique en cas de tensions dans la région. Ses capacités de détection précoce permettraient de suivre les activités aériennes marocaines, y compris les exercices ou les opérations stratégiques. Une telle surveillance pourrait limiter la marge de manœuvre du Maroc et lui imposer de repenser ses approches défensives. Par ailleurs, cette capacité de surveillance accrue pourrait être utilisée dans un contexte de pression diplomatique, notamment concernant des dossiers sensibles comme les frontières maritimes ou les ressources naturelles partagées. Pour le Maroc, cette évolution souligne l'importance de renforcer ses propres capacités de défense afin de préserver un équilibre stratégique dans une région où les rapports de force sont déterminants. La modernisation de sa flotte navale et de ses systèmes de détection radar apparaît dès lors comme une priorité pour contrer tout déséquilibre et garantir la souveraineté de ses espaces maritimes et aériens face à une surveillance technologique accrue de l'Espagne.