Navantia qui avait conclu un accord avec le Maroc pour la construction d'un patrouilleur, "démarrera" ce projet début 2022 malgré l'embrouille diplomatique entre les deux pays croit savoir un média espagnol de Cadix. En effet, il est dit que le Maroc avait confié en avril 2020 à Navantia, le cahier des charges du contrat pour la construction du patrouilleur, auquel du reste d'autres chantiers navals de plusieurs pays étaient intéressés. « Les contacts entre Navantia et l'Administration de la Défense nationale marocaine sont permanents pour adapter toutes les spécifications techniques du navire aux exigences des FAR et de la Marine royale marocaine et se conformer à la feuille de route convenue lors des négociations », écrit encore le média. De ce côté-ci de la rive, aucune information n'a été divulguée quant à cela. Il se murmure cependant, que l'aval est entre de bonnes mains au ministère de la Défense qui se réserve le droit de le donner ou non, que pour l'heure rien n'a encore été décidé et que l'on est toujours dans l'expectative. Cela étant, il s'agirait d'un navire de surveillance côtière (BVL), un patrouilleur de la classe Avante 1800 coûtant 130 millions d'euros qui devra être livré au terme de trois ans et demi de travaux. Ce type de patrouilleur de haute mer est conçu pour les tâches de surveillance et de sauvetage côtier et dispose d'un pont pour les hélicoptères. Les travaux de constructions de ce navire supposeront un million d'heures de travail pour les chantiers navals de la baie de Cadix, environ 250 emplois au cours des trois prochaines années et demie. Voilà pour les caractéristiques du patrouilleur qui en plus d'être adapté à la sécurité maritime (Défense) pourrait également convenir à la lutte contre l'immigration irrégulière cheval de bataille de l'Espagne et de l'UE. Navantia traverse une phase délicate Mais, actuellement les chantiers navals publics Navantia n'ont pas de quoi se frotter les mains et se trouvent être dans une phase très délicate en raison de l'absence à court et moyen terme de contrats de construction navale. En effet après le retrait des Etats-Unis, la société espagnole a perdu un beau marché, option de dix frégates pour l'US-Navy. Le gouvernement présidé alors, par Donald Trump, après avoir retiré le projet à l'Espagne, avait confié leur construction au chantier naval italien Fincantieri en y ajoutant même un bonus de 7 frégates et ce, malgré que Navantia eût proposé une meilleure offre au Pentagone avec un modèle basé sur la frégate F-100 de la marine espagnole. C'était là, un troisième revers subi par les entreprises espagnoles à l'international en moins de deux ans. L'Espagne avait perdu auparavant un contrat avec l'Australie pour la construction de neuf frégates et un autre pour la construction de douze frégates pour la Marine canadienne. Si les Espagnols ont pointé pour tels cas, le Brexit, c'est qu'effectivement, solidarité anglophone oblige, ce sont les Anglais BAE Systems qui en ont bénéficié. Une situation qui laisse l'entreprise de construction espagnole quasiment à sec sur ses quais et sur la scène internationale. La percée menaçante de Fincantieri Dans ses projets d'un carnet de commandes mi-garni, le Gouvernement indien qui semble se laisser séduire pour le renouvellement de sa flotte, qui comprend la construction de six sous-marins. Navantia du reste espère amadouer et convaincre le Gouvernement marocain de contracter la construction de deux autres patrouilleurs alors que le Royaume est plus porté ou plutôt, attiré par les sirènes italiennes de Fincantieri. Par ailleurs, la possibilité reste ouverte pour l'Arabie saoudite de ne pas prolonger le contrat actuel des corvettes en construction à San Fernando avec un nouveau projet : la construction de deux navires de soutien logistique. Les cinq corvettes saoudiennes, dont la première unité devait être mise à l'eau en avril dernier sont très en retard et n'ont toujours pas été livrées. Les techniciens ont reprogrammé la production dans le but de respecter la dernière livraison au premier semestre 2022. Le gouvernement de Riyad était intéressé, rappelons-le, par l'option de l'achat de deux navires pour le transport de troupes, avec la capacité de déployer des véhicules blindés, des hélicoptères et des péniches de débarquement. Le projet aurait de fortes chances, apparemment au regard du délai de livraison, entre autres accrocs, de tomber à l'eau.