Les partenaires stratégiques de l'Union africaine (UA) veut se défaire du Polisario. Alors que l'organisation intergouvernementale veut assainir ses institutions (la Commission, le Parlement panafricain et le Conseil de paix et de sécurité-CPS) du noyautage séparatiste, l'Algérie s'est déchaînée à Accra lors de la 45e session du conseil exécutif de l'institution panafricaine. Ahmed Attaf, son chef de la diplomatie, a déploré un modèle de gouvernance qui «sape le crédit de l'organisation continentale, alors que le réseau de ses partenariats s'étend ostensiblement». Les partenariats hautement stratégiques au niveau bilatéral et multilatéral de l'Union africaine sont, depuis quelques années, exposés à des machinations algériennes bien que l'organisation continentale cherche à s'émanciper des calculs de bas étage de divers certains Etats membres qui ambitionnent d'imposer leur agenda. Les projets opérationnels et de fonctionnement de l'Union africaine restent majoritairement financés par des parties étrangères, pendant que le bloc africain peine à construire une position structurelle forte à cause d'une léthargie institutionnelle intérieure imposée. Polisario, out ! Afrique–Ligue arabe; Union africaine (UA)–Union européenne; Forum de coopération Afrique-Amérique du Sud (Asacof); Commission de l'Union africaine et des Etats-Unis; Forum de coopération Chine-Afrique (Focac); Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (Ticad); Partenariat Afrique-Inde; Partenariat Afrique-Turquie; Partenariat Afrique–Corée; Division de la gestion et de la coordination des partenariats (PMCD) : l'Union africaine, qui fait face à des défis structurels et politiques qui affectent l'efficacité de ses mécanismes institutionnels dans les négociations internationales, qu'elles soient économiques ou stratégiques, ainsi que ses associés, s'évertuent à mettre fin au parasitage de ses instances par le Polisario et ses rares alliés, à leur tête l'Algérie. L'UA, confinée à des questions ou à situations marginales, tend à aborder des thèmes plus transversaux et surtout globaux afin de s'afficher comme un acteur politique, artisan de solutions. Pour cela, le Polisario ne sera plus invité aux réunions internationales de l'UA, selon des sources concordantes au sein de l'organisation. À quelque chose malheur est bon La Tunisie, qui a accueilli, avec la complicité de l'Algérie, le chef du Front Polisario avant un forum Japon-Afrique en 2022, a provoqué un scandale retentissant d'ampleur inédite, «un acte grave et inédit qui [a] heurté profondément les sentiments du peuple marocain et de ses forces vives». Tunis a invité «unilatéralement» Brahim Ghali à ce sommet «contre l'avis du Japon et en violation du processus de préparation». Face à «cette attitude hostile et préjudiciable», Rabat a décidé d'«annuler sa participation au Ticad» et de rappeler «immédiatement pour consultations» son ambassadeur à Tunis. Cette année, le Polisario a été écarté de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique-Ticad, ce qui a provoqué l'ire d'Ahmed Attaf, le ministre algérien des Affaires étrangères, lequel a attaqué «la volonté de certains d'instaurer une politique d'exclusion (…) contre un membre fondateur de notre organisation», référence quasi-implicite au Maroc. Pour les travaux de la 45e session ordinaire, Rabat a envoyé une puissante délégation : le chef de la diplomatie Nasser Bourita, l'ambassadeur représentant permanent auprès de l'UA et de la CEA-ONU Mohamed Arrouchi, l'ambassadeur, directeur général de l'Agence marocaine de la coopération internationale Mohamed Methqal, l'ambassadrice du Maroc au Ghana Imane Ouaadil et le directeur du Grand Maghreb, des Affaires de l'UMA et de l'UA au ministère des Affaires étrangères Hassane Boukili. Pour rappel, plusieurs pays africains ont signé le 4 novembre 2022 à Tanger l'"Appel solennel à l'expulsion de la Rasd de l'Union africaine", dit "Appel de Tanger". Selon nos sources, l'Union africaine, faible parent des institutions financières internationales comme le Fonds monétaire international, la Banque mondiale, l'Organisation mondiale du commerce, veut entamer une réforme globale de ses mécanismes de négociation à plusieurs échelles puisque sur le plan budgétaire, se pose la question de la pérennité et de l'avenir des fonds qui financent ses actions.