L'Algérie tente une mobilisation des membres de l'Union africaine pour défendre la présence du Polisario aux réunions avec les partenaires internationaux, alors que la Chine, la Russie, l'Italie, l'Inde, la Corée du sud, les Etats-Unis et l'Arabie saoudite excluent le mouvement séparatiste de la liste de leurs invités. La série d'exclusions du Polisario des réunions avec des partenaires internationaux de l'Union africaine, irrite l'Algérie. En témoigne, le discours de son ministre des Affaires étrangères, prononcé vendredi à Accra lors de la 45e session du conseil exécutif de l'organisation panafricaine. Ahmed Attaf a estimé que le modèle actuel en vigueur «porte préjudice à la crédibilité de notre organisation continentale, d'autant que ce réseau de partenariats ne cesse de s'étendre ces derniers temps sans que nous, en tant qu'Etats membres, n'ayons notre mot à dire». Ahmed Attaf a critiqué «la volonté de certains de consacrer la politique d'exclusion, ou plutôt l'exclusion d'un membre fondateur de notre organisation en empêchant sa participation à la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique-TICAD», en référence au Maroc. L'Union africaine «a été créée pour rassembler et non pas pour exclure, pour unir et non pas diviser, et pour unifier les rangs des Etats et des peuples d'Afrique et non pas les morceler», a-t-il souligné. L'Algérie ménage la Chine et la Russie et se focalise sur le Japon Contrairement à la version du ministre algérien des Affaires étrangères, le Polisario a bien pris part à toutes les réunions de la TICAD, contre la volonté du Japon et du Maroc. En témoigne la participation du chef du Polisario, Brahim Ghali, au 8e sommet Afrique-Japon, organisé à Tunis en 2022. Le prochain conclave est prévu en août 2025 à Yokohama. En revanche, Ahmed Attaf a passé sous silence, dans son discours, l'exclusion du Polisario aux réunions de partenariat avec la Russie, la Chine, l'Italie, l'Inde, la Turquie, la Corée du sud ou encore les Etats-Unis. Le Polisario a joué la même partition. Son «ministre des Affaires étrangères», Mohamed Sidati a mis l'accent sur «l'importance du respect du droit de tous les pays à participer aux réunions de partenariat» conformément à «la résolution 762 du sommet de l'Union africaine», adoptée en février 2020 à Addis-Abeba. La décision «réaffirme le droit de tous les Etats membres de l'UA de participer aux réunions statutaires, liées aux partenariats entre l'Union africaine/continent africain et un autre continent ou une organisation régionale». Le représentant du Polisario a exigé que «tous les partenariats doivent être nommés sous le nom de l'Union africaine, car c'est l'identité politique qui rassemble tous les pays qui ont signé et ratifié la Charte de l'Union africaine sans restrictions ni conditions». Ahmed Attaf et Mohamed Sidati ont tenu, avant le début des travaux de la 45e session du conseil exécutif de l'UA à Accra, une réunion de travail.