Ali Lmrabet, dans une de ses dernières mystifications, réécrit le communiqué d'une ONG sur l'affaire d'un terroriste germano-marocain résidant en Allemagne. Il invente une «condamnation» onusienne à l'égard du Maroc «pour les graves sévices» que ce le concerné aurait subi. Décryptage d'une imposture. Vous vous souvenez de «la youtubeuse qui fait trembler le régime marocain» ? On a maintenant droit à la saison deux : «l'ancien détenu et ennemi public numéro 1 des services de renseignement marocains». Pour quelqu'un qui parle de «l'Etat profond marocain» et d'«un ciel encombré de fake news et de manipulations en tout genre», c'est détonant. Il y a des gens qui, chaque fois qu'ils trouvent une sottise à dire, ne la ratent pas. On peut compter sur eux. Que dit l'article de l'ex-journaliste, qui ne se prête guère à l'expression de faits réfléchies et qui ne sert que les seuls intérêts de la réclame ? Mohamed Hajib [militant islamiste germano-marocain de l'école tabligh condamné en 2010 au Maroc à dix ans de prison pour terrorisme et résidant aujourd'hui en Allemagne], a saisi, par le biais d'une obscure ONG, une commission onusienne. Verdict après quatre ans d'atermoiement ? «Le Comité a exhorté le Maroc à entreprendre une enquête approfondie» sur le cas Hajib. Cette phrase, devient sous la plume du pauvre scribe qui compile et qui altère tout ce qui peut nourrir ses passions revanchardes : «le Comité contre la torture des Nations unies a condamné le Maroc pour la séquestration du Germano-Marocain Mohamed Hajib et pour les graves sévices qu'il lui a fait subir durant plusieurs années.» Décidément, les conclusions de Ali Lmrabet sont «encombrées de fake news et de manipulations en tout genre», puisque le document onusien, consulté par Barlamane.com, ne mentionne absolument aucune condamnation. Complotisme, approximations, révisionnisme Une des plus grandes supercheries et des plus ordinaires d'Ali Lmrabet est celle de transformer des repris de justice, des antisémites et des terroristes en militants opprimés. Rien ne l'arrête, pas même le complotisme consternant. Exemple : Mohamed Hajib «a toujours accusé Berlin et Rabat d'avoir conclu un pacte secret, et manifestement illégal, afin de le priver de sa nationalité allemande pour avoir seulement visité le Pakistan». Le même Mohamed Hajib qui réclame 1,5 million d'euros au gouvernement allemand. Alors que des codétenus de Mohamed Hajib ont déjà nié catégoriquement que ce dernier ait été victime de traitements dégradants, Ali Lmrabet glisse, sans citer aucune référence, qu'«il est admis aujourd'hui qu'il a été torturé par des agents de la Direction générale de la sûreté du territoire (DGST, plus connue sous son ténébreux acronyme de DST), puis par des agents de la Brigade nationale de police judiciaire (BNPJ)». Le besoin pervers de faire retentir le nom des institutions sécuritaires marocaines est de plus en plus prégnant chez Ali Lmrabet. Ce dernier, entré depuis longtemps dans les compromis, les soumissions, les petites intrigues et les petites lâchetés, écrit, sans sourciller, que «l'affaire Hajib est sensible et symptomatique d'un état d'esprit parce qu'elle implique les services secrets de deux Etats qui se seraient mis d'accord pour accabler un innocent». Il est long, faux, inauthentique et cruel, le martyrologe du faussaire. C'est toujours le même procédé qui consiste à répéter les mêmes boniments pour se donner à soi-même l'illusion de son importance. «Jamais la mouvance tablighie n'a été impliquée dans un quelconque acte terroriste», écrit-il. Pourtant, sur YouTube, Hajib fait l'apologie du terrorisme et vante la gloire du défunt chef du réseau terroriste Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, mort le 31 juillet à Kaboul par une frappe de drone américaine. Ces preuves incontestables, catégoriques, partout consultables, sont, pour lui, «des vidéos maladroitement manipulées pour lui faire dire ce qu'en réalité il ne disait pas.» Comble d'ironie, tous ceux qui démontrent les mensonges du protégé d'Ali Lmrabet sont invectivés ou rapetissés dans son articles : les médias «complaisants et connus pour leur proximité avec Rabat», le responsable américain Sean Reyes, auteur d'un article largement diffusé sur Hajib, réduit au statut d'«obscur procureur général d'un petit Etat américain, l'Utah». Les témoignages consultables sur Internet de deux anciens détenus, Bouchta Charef et Hassan Khattab, qui ont «assuré avoir fomenté des complots avec [Hajib]» affaiblissent la thèse d'Ali Lmrabet. Mais la trouvaille est simple pour y remédier : des vérifications imaginaires (depuis Barcelone ?), qui ne citent personne, qui n'affirment rien, pas même le moindre responsable de l'administration pénitentiaire marocaine. La marée déferlante d'injures pour citer... Abdellatif Hammouchi Il fallait s'y attendre, les mauvaises passions aveuglent. Il faut se jeter sur les personnalités. Tout un amas de faits rebattus, exploité, à pure perte, pour évoquer le nom d'Abdellatif Hammouchi, un des artisans les plus incontournables de la coopération renouvelée entre Rabat et Berlin, lesquels ont affiché leur volonté d'établir «un dialogue stratégique», en particulier sur la sécurité, le terrorisme, la criminalité transfrontalière. Coïncidence ? Le communiqué de l'ONG Al-Karama n'a NULLEMENT mentionné que le «Comité contre la torture de l'ONU a condamné l'Etat marocain», une fabulation qui n'existe nulle part. Ce qui a poussé Ali Lmrabet a bloqué, à tour de bras sur Twitter, tous ceux qui ont osé le corriger. «Finalement, tout ce tintamarre a été inutile», et il a raison, Ali Lmrabet. Tout un article pour défendre un terroriste condamné par la justice, quelle insoutenable et inutile besogne ! Les articles diffamatoires commis par une multitude grimaçante de cabots contre les institutions sécuritaires ne suscitent aucun intérêt ; car l'ONU, les partenaires du Maroc et même les lecteurs du blog qui accueille les écrits de Lmrabet, sont conscients qu'il force la vérité à se plier à toutes les déformations de son esprit déliquescent, esprit de concierge et de chroniqueur.