«Je ne reconnais pas la Commanderie des croyants au Maroc» a réclamé Mohamed Hajib, 40 ans, cet ancien terroriste actif en zone pakistano-afghane, se présentant comme un adepte de la mouvance prosélyte Jamaat al-Tabligh, qui avait été arrêté en 2010 à l'aéroport de Casablanca en provenance d'Islamabad via Francfort. «Oussama Ben Laden est un leader, un symbole pour beaucoup, c'est un grand honneur que d'emprunter sa voie, que l'on veuille ou pas» dit le terroriste Mohamed Hajib. «L'Afghanistan était sous occupation et le retour des talibans est une bonne chose», «L'Afghanistan était sous occupation et le retour des talibans est une bonne chose», «les services secrets manipulent l'Etat islamique», «les services secrets manipulent l'Etat islamique», «je ne reconnais pas les accords de Sykes-Picot [des accords secrets signés le 16 mai 1916, après négociations entre novembre 1915 et mars 1916, entre la France et le Royaume-Uni, prévoyant le découpage du Proche-Orient], je marche dessus» : Mohamed Hajib a compris d'emblée tout le parti qu'il pouvait tirer de sa propagande mortifère. Un bon cheval de bataille s'offre à lui. il l'enfourche résolument, avec un plan en poche : faire la promotion du terrorisme violent depuis son asile allemand. Ce dernier se grise avec les chimères d'une insurrection djihadiste avec les arguments d'un roublard consommé. Malgré cela, les autorités allemandes ne s'étonnent pas de voir cet individu marcher d'accord avec les groupes terroristes ; et à Rabat, l'on se demande par quel prodige de mauvaise foi les autorités allemandes se montrent laxistes à l'égard d'une violence verbale qui échappe à toute appréciation, à toute mesure, à tout examen, qui peut tout mettre en question et donner de fâcheuses conséquences. Cette politique a paru scandaleuse à beaucoup de personnes soucieuses des relations entre Berlin et Rabat. Mohamed Hajib n'atténue pas ses thèses, mais prend pour règle unique et absolue le principe de la lutte contre le Maroc par esprit de revanche. Le Maroc a accusé les autorités allemandes de «complicité à l'égard d'un ex-condamné pour des actes terroristes, notamment en lui divulguant des renseignements sensibles communiqués par les services de sécurité marocains». Mohamed Hajib est un Germano-Marocain condamné en 2010 au Maroc à 10 ans de réclusion pour terrorisme, une sentence ramenée à cinq ans début 2012. De retour en Allemagne, cet extrémiste diffuse régulièrement des attaques propagandistes contre les institutions marocaines sur les réseaux sociaux. Ses posts Facebook ont pris une tournure effarante. Il a accusé ainsi les services français et le président Emmanuel Macron d'avoir commandité la décapitation, le 16 octobre 2020, de l'enseignant Samuel Paty, afin que la conversion à l'islam de l'otage Sophie Pétronin, libérée huit jours plus tôt, ne soit pas mise en évidence.