Le Maroc a, pour rappel, suspendu le «laissez-passer consulaire» qu'il avait délivré le 1er août au prédicateur afin de permettre son expulsion par la France vers ce pays. «Il y a eu des imams expulsés. Donc c'est faisable. On a des moyens pour faire plier le Maroc. Je crois que l'Etat français n'a pas d'autre choix que d'aller au bout du bout sinon c'est le déshonneur pour tous», a déclaré Gabrielle Cluzel, chroniqueuse proche de la droite dure sur CNews, la chaîne de télévision française d'information nationale en continu réputée pour favoriser les positions politiques conservatrices, commentant l'affaire de l'imam Hassan Iquioussen (né en France il y a cinquante-huit ans mais de nationalité marocaine), dont le ministre de l'intérieur français, Gérald Darmanin, avait fait ces dernières semaines une cible centrale. Une déclaration qui survient dans un contexte de crise silencieuse entre Rabat et Paris. La France mène depuis quelques mois une politique rigoureuse et très critiquée intérieurement contre les personnes considérées comme des «islamistes radicaux», des «délinquants» ou des personnes qui «doivent partir tout simplement du territoire national». Pour nombre d'observateurs, Paris veut imposer une politique migratoire qui sert uniquement ses intérêts, quitte à déployer pressions et injonctions pour cela. .@GabrielleCluzel «Il y a eu des imams expulsés. Donc c'est faisable. On a des moyens de faire plier le Maroc. Je crois que l'Etat français n'a pas d'autre choix que d'aller au bout du bout sinon c'est le déshonneur pour tous.» #Iquioussen #Punchline #CNews pic.twitter.com/Yau5czhKTa — Jérôme Puig (@Je_Puig) August 31, 2022 Le Maroc a suspendu le «laissez-passer consulaire» qu'il avait délivré le 1er août au prédicateur afin de permettre son expulsion par la France vers le royaume, a fait savoir Barlamane.com en primeur. Des sources officielles ont rapporté que cette décision s'explique par le fait qu'il «n'y avait pas eu de concertation avec les autorités marocaines», au lendemain de la décision du Conseil d'Etat ouvrant la voie à son expulsion. La décision d'expulsion est «unilatérale», a-t-elle ajouté. Parti à l'étranger, peut-être en Belgique, l'imam marocain Hassan Iquioussen, sous le coup d'un arrêté d'expulsion, est désormais visé par un mandat d'arrêt européen, dont son avocate conteste la légalité. «Ce mandat d'arrêt européen nous stupéfait car s'il existe il se fonderait sur une infraction qui n'est selon nous pas constituée», étant donné que Hassan Iquioussen «a quitté le territoire français», a réagi son avocate, Me Lucie Simon. «Pourquoi le rechercher ? Pourquoi vouloir le faire revenir ?», s'est-elle interrogée. Gérald Darmanin avait annoncé le 28 juillet l'expulsion de ce prédicateur très médiatique, «fiché S» (pour «sûreté de l'Etat») par la DGSI «depuis dix-huit mois», selon lui. L'arrêté d'expulsion lui reproche «un discours prosélyte émaillé de propos incitant à la haine et à la discrimination et porteur d'une vision de l'islam contraire aux valeurs de la République».