Hassan Iquioussen, un prédicateur de 57 ans cible des autorités françaises, «sera expulsé sans possibilité de retour», a déclaré le gouvernement. Pas si facile que cela. Feuilleton à rebondissements. Le 2 août, le Maroc avait délivré un «laissez-passer consulaire», qui permettra d'«expulser manu militari» Hassan Iquioussen, un prédicateur vivant dans le nord de la France. Coup de théâtre, le 5 août : la justice administrative a suspendu en urgence l'expulsion de ce dernier, estimant qu'elle porterait une atteinte disproportionnée à sa vie privée et familiale, une décision dont le ministère de l'Intérieur a immédiatement annoncé faire appel. Mais en marge de cela, Rabat aurait suspendu le «laissez-passer consulaire» qu'elle a accordé aux autorités françaises auparavant, a-t-on appris. En toile de fond, également, le mécontentement de Rabat contre la décision de la France de durcir les conditions d'obtention des visas à l'égard du Maroc, «injustifiée ». Gérald Darmanin avait annoncé le 28 juillet l'expulsion de ce prédicateur inscrit au fichier des personnes recherchées. Bien qu'il soit né en France, Hassan Iquioussen n'a pas la nationalité française. Le prédicateur marocain très actif sur les réseaux sociaux, a été soutenu par plusieurs franges de la classe politique française. Dans un communiqué, aussi, trente et une mosquées des Hauts-de-France ont apporté leur soutien au prédicateur, affirmant qu'il était victime d'une «erreur manifeste d'appréciation». Ce 30 août, les autorités françaises, qui se sont rendues au domicile du prédicateur après que le Conseil d'Etat a décidé de l'expulser, ne l'ont pas trouvé. Il pourrait s'être rendu en Belgique. L'imam Hassan Iquioussen dont le Conseil d'Etat a validé ce jour l'expulsion, est considéré comme étant en fuite et a été inscrit au fichier des personnes recherchées (FPR). Après la décision du Conseil d'Etat, la police s'est rendue dans l'après-midi au domicile du prédicateur de nationalité marocaine, à Lourches près de Valenciennes (Nord) afin de l'interpeller pour l'expulser vers le Maroc. Mais ils ne l'ont pas trouvé, selon une source proche du dossier qui a évoqué la possibilité qu'il soit en Belgique. Il reste à savoir que le Maroc ne souhaiterait plus le récupérer.