Parallèlement à la montée en pression sur le dossier ukrainien, les Etats-Unis continuent malgré tout à explorer la voie diplomatique et à s'entretenir avec des dirigeants européens. Sauf un, Pedro Sánchez, qui essuie sa énième humiliation de la part de Joe Biden Une visioconférence a été organisée dans la soirée du 24 janvier entre le président des Etats-Unis, Joe Biden, et plusieurs dirigeants européens : le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz, le premier ministre italien Mario Draghi, le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg, le président polonais Andrzej Duda, le premier ministre britannique Boris Johnson, le président du Conseil Charles Michel et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Un grand absent : Pedro Sánchez, le chef du gouvernement espagnol, écarté sans ambiguïté de cette réunion d'ampleur. «Joe Biden n'a pas voulu inclure Sánchez, alors que Madrid accueillera le sommet de l'OTAN en juin prochain, au cours duquel l'Espagne agira en tant que coordinateur des travaux pour le nouveau concept stratégique de l'Alliance atlantique», déplorent des médias espagnols. Il y a une semaine, José Manuel Albares était à Washington, demandant le soutien des Etats-Unis dans la crise avec le Maroc et proposant, en tant qu'«allié fidèle», l'engagement total de l'Espagne envers l'OTAN et le déploiement militaire «face à la menace russe contre le territoire d'intégrité de l'Ukraine». Malgré cela, le refroidissement des relations entre Madrid et Washington. Tout en le ménageant, Joe Biden met à fuir Pedro Sánchez autant de soin que ce dernier en apportait à le rechercher. Il est devenu clair que Washington ne compte pas Madrid parmi ses partenaires transatlantiques, lesquels doivent trouver une réponse commune au renforcement militaire de la Russie à la frontière ukrainienne. «Si la diplomatie échoue, nous sommes très avancés dans la préparation des réponses à une éventuelle agression russe et il s'agira certainement d'une action rapide et déterminée, avec une forte unité», a assuré le haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell. Il est à rappeler que Joe Biden avait exclu, en juin 2021, l'Espagne de sa tournée européenne, durant laquelle il a insisté sur la fermeté de l'alliance transatlantique en vue de son face-à-face avec Vladimir Poutine, qui a eu lieu à Genève quelques jours après. Dans la foulée du sommet du G7 puis du sommet de l'Otan, Joe Biden avait rencontré les dirigeants de l'Union européenne, avec lesquels il a souhaité renforcer la coopération dans les domaines du commerce, de la lutte contre le Covid-19 ainsi que du changement climatique. Là encore, Pedro Sánchez a essuyé une nouvelle humiliation, au point qu'il a été amené à vendre à l'opinion publique espagnole un tchat de 29 secondes avec le président américain comme une réussite.