Le président américain Joe Biden doit rencontrer ce lundi à Bruxelles, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez en marge de son déplacement pour un sommet des Alliés de l'Otan suivi d'un sommet avec le président russe Vladimir Poutine. La rencontre avec le chef de l'exécutif espagnol ne durera que quelques minutes, mais il s'agit d'une première pour Pedro Sanchez. La rencontre entre les deux hommes intervient dans un contexte de tensions et crispations sur deux niveaux. Entre les Etats-Unis et l'Espagne d'un côté et, entre l'Espagne et le Maroc d'un autre et dans une dimension beaucoup plus importante. A force de coups tordus, Madrid risque de perdre son plus grand allié. L'Espagne multiplie les ingérences En effet, l'Espagne n'a cessé de presser l'administration de Joe Biden (même bien avant son élection, ndlr) pour renoncer à la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara faite par la précédente administration, sans trouver d'écho. L'Espagne a été le premier pays à aller se plaindre à Washington de cette décision souveraine des Etats-Unis. La ministre espagnole des Affaires Etrangères, qui est actuellement sur un siège éjectable à cause de la crise provoquée avec Rabat, est allée critiquer en public la position américaine. «La solution au problème du Sahara ne dépend pas de la volonté ou de l'action unilatérale d'un pays, quelle que soit sa taille, mais son centre de gravité est à l'ONU», avait-elle fait valoir, au moment où l'Espagne, elle, se réserve le droit d'interférer dans ce dossier, notamment avec son parti pris pour les séparatistes du polisario et de l'Algérie après le deal Sanchez-Tebboune. Madrid est également très crispée et en colère du fait qu'elle a été ignorée par l'administration Biden. Depuis son élection le 20 janvier, le président américain n'a eu aucun contact avec Pedro Sachez, au moment où il échangé avec plusieurs dirigeants de pays européens, notamment le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, ou encore l'Irlande. En mai, la diplomatie espagnole était également très irritée du fait que ses appels soient ignorés par la diplomatie américaine au moment où elle débutait ses agissements et a ouvert les hostilités contre la souveraineté du Maroc en accueillant le chef des séparatistes Brahim Ghali en Espagne dans le secret et illégalement, lui offrant au passage la possibilité de fuir de la justice qui le poursuit pour crimes contre l'Humanité. Au même moment, le chef de la diplomatie américaine Anthony Blinken discutait avec le ministre marocain des Affaires Etrangères, Nasser Bourita, par téléphone et soulignait « l'importance d'un partenariat bilatéral solide (avec les Etats-Unis) et le rôle clé du Maroc dans la promotion de la stabilité dans la région ». Au plus fort de la crise entre Rabat et Madrid, provoquée par l'Espagne, le pays ibérique a cherché à détourner l'attention du fond du dossier en allant chercher des soutiens dans l'Union européenne en impliquant le Parlement européen, au lieu d'affronter les conséquences d'une trahison et de son néocolonialisme toujours aussi présent envers le Maroc. Le fond du problème Vendredi, Arancha Laya Gonzales a eu un entretien téléphonique avec son homologue américain, en amont de la rencontre entre Joe Biden et Pedro Sanchez, qui ne devrait durer pas plus de 5 minutes. La cheffe de la diplomatie espagnole qui préparait le terrain pour le chef du gouvernement a encore une fois réitéré ses reproches envers les Etats-Unis et leur décision de reconnaitre la souveraineté du Maroc sur le Sahara. Laya a ainsi tenté d'instrumentaliser la crise avec Rabat à l'avantage de l'Espagne, en affirmant qu'elle découle de la décision américaine. En réalité, l'Espagne tient à ce que le statu quo perdure dans le dossier aussi longtemps que possible afin d'éviter un règlement définitif qui serait à l'avantage du Maroc. Selon des médias ibériques citant des sources gouvernementales espagnoles, la position de l'Espagne vis à vis du dossier du Sahara serait contre celle du Maroc de peur que si le royaume récupère définitivement son territoire anciennement colonisé par l'Espagne, il ne réclame la récupération des autres territoires encore occupés par l'Espagne, comme Sebta et Melilla.