Les attentes du Maroc «commencent par une clarification, sans ambiguïté par l'Espagne de ses choix, de ses décisions et de ses positions», avait indiqué en mai la diplomatie marocaine. «Pour renouer avec l'amitié et pour vraiment recommencer sur de nouvelles bases, le Maroc a besoin que l'Espagne se mouille», dit le site ABC. «Deux contacts. C'est tout ce qu'a obtenu l'Espagne avec le Maroc depuis le 18 mai, lorsque Rabat a appelé son ambassadrice à Madrid, Karima Benyaich, pour des consultations» après la crise provoquée par le scandale Brahim Ghali. «Le premier a eu lieu le 21 septembre, lorsque le ministre des Affaires étrangères, de l'UE et de la Coopération, José Manuel Albares, a annoncé qu'il s'était entretenu par téléphone avec son homologue marocain, Nasser Bourita. Le second a eu lieu le 28 novembre, lorsque M. Bourita a appelé M. Albares pour regretter de ne pas assister au forum de l'Union pour la Méditerranée (UpM), qui s'est tenu le 29 à Barcelone» écrit le quotidien ABC. Après cette conversation, M. Albares a affirmé entretenir «une relation fluide» avec Nasser Bourita et et qu'il souhaitent continuer à travailler pour «renforcer davantage» les relations entre les pays. Selon ABC, M. Albares, appelé à la rescousse afin d'aider à rétablir les relations diplomatiques entre l'Espagne et le Maroc, «n'y parvient toujours pas.» M. Albares a reconnu lundi à Barcelone qu'il «aurait aimé» que M. Bourita assiste à l'UpM. «Sans aucun doute, cela aurait été un bon cadre pour rendre visible un rapprochement avec le Maroc, qui aurait même pu déboucher sur une rencontre bilatérale. Mais le Maroc a évité le face-à-face de Bourita avec Albares car il attend un grand geste de l'Espagne pour faire table rase», note ABC. «Pour renouer avec l'amitié et pour vraiment recommencer sur de nouvelles bases, le Maroc a besoin que l'Espagne se mouille», dit le site espagnol. Qu'il mette en avant l'image d'«un pays ami et un partenaire stratégique», comme le rapporte M. Albares, avant tout le reste, a déclaré une source diplomatique à ABC. Selon ABC, «Personne ne donne de détails sur ce grand geste, qui interviendra lors d'un accord entre l'Espagne et le Maroc, fruit d'une négociation menée depuis des mois dans le plus grand secret. Il n'y a pas encore eu d'entente entre les délégations désignées par les deux pays, lesquelles peinent à dépasser les lignes rouges». La question sous-jacente, qui est précisément la raison pour laquelle aucun accord n'a encore été trouvé, fêtera demain son premier anniversaire, rapporte ABC. Le 10 décembre 2020, Donald Trump a reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. «Si l'Espagne changeait de position et rompait avec sa position traditionnelle concernant le Sahara occidental, d'autres pays l'observeraient et suivraient peut-être la ligne qu'elle a tracée», expliquait il y a quelques semaines Haizam Amirah Fernández, chercheur principal pour la Méditerranée et le monde arabe à ABC. à l'Institut Royal Elcano. Le scandale Ghali a brisé la confiance entre les deux pays. Le Maroc a d'abord qualifié cette affaire de «test de fiabilité» pour le partenariat bilatéral, en insistant pour obtenir une «clarification sans ambiguïté» du côté espagnol, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. «La crise n'est pas liée au cas d'un homme (….) C'est d'abord une histoire de confiance et de respect mutuel rompus entre le Maroc et l'Espagne. C'est un test pour la fiabilité du partenariat» bilatéral, a affirmé le ministère dans un communiqué.