Plateau kitsch, questions racoleuses, ton faussement indigné... la chaîne Dounia Filali TV, sur YouTube, accusée d'avoir tenu des propos racistes à l'égard de la communauté subsaharienne, sévit toujours. Dounia Moustaslim, plus connue sous son nom marital de Dounia Filali, qui prétend avoir obtenu l'asile politique en Chine, a interviewé l'avocat en disgrâce Mohamed Ziane, dont le procès commence le 9 décembre. Crises de colère, voix rocailleuse, visage livide, propos parfois confus, le 6 décembre, l'avocat controversé Mohamed Ziane déversé à longueur d'interview ses théories du complot avec une verve qui est déjà sa marque de fabrique. Son mot d'ordre : «Tout est fabriqué pour me faire perdre». Avant de sombrer dans une série de reniements «je n'ai insulté personne», «accusations à tiroirs, cabale insensée», «les plaintes contre moi sont téléguidées», «je n'ai jamais eu de relations extraconjugales», «Wahiba Khourchech n'a pas quitté le Maroc clandestinement», etc. Mohamed Ziane construit sur une fausse interprétation de la réalité tout son raisonnement, affirme que son procès s'est mué en une traque du délit d'opinion et que le même modus operandi a été utilisé avec d'autres. Le procès Ziane pourrait alors offrir une occasion d'éclairer enfin certaines zones d'ombre de l'histoire cet avocat sulfureux D'aucuns espèrent que de nouvelles révélations permettront de donner enfin un éclairage sur ses agissements, jusqu'ici difficiles à interpréter. L'avocat sera jugé à partir du 9 décembre notamment pour «outrage à la justice», «harcèlement sexuel» et «adultère» à la suite d'une plainte déposée contre lui en début d'année par le ministère de l'Intérieur. Sur ces accusations, ses réponses étaient confuses, désordonnées et évasives, sans éléments factuels. Cet ancien grand commis d'Etat, empêtré dans un scandale sexuel retentissant, avait prétendu que la vidéo qui présente de façon compromettante une entrevue entre lui et une cliente mariée dans une chambre d'hôtel était trafiquée. Sauf que lors d'une récente sortie, il a reconnu à son insu la véracité des images diffusées. Ziane, 78 ans, qui a été laissé en liberté, est poursuivi pour onze chefs d'accusation, dont ceux d'«outrage à des fonctionnaires publics et à la justice», «injure contre un corps constitué», «diffamation», «adultère» ou encore «harcèlement sexuel», selon les informations de Barlamane.com. Selon Ziane, ses ennuis judiciaires ont été «instrumentalisé par l'appareil de l'Etat profond, qui devrait incarner au plus haut point la légitimité de la représentation politique». Il clame que le procès est une fiction habilement mise en scène : un «mensonge», un «scénario». La diffusion de la vidéo intime de Ziane par une web-tv marocaine avait provoqué une déluge de réactions sur les réseaux sociaux. Dans un élan complotiste, il avait accusé le patron de la police et des renseignements intérieurs, Abdelatif Hammouchi, d'être responsable de la diffusion des images compromettantes qui le mettent en cause. En réponse à ces accusations, le ministère de l'Intérieur avait déposé en janvier 2021 une plainte «fondée sur des faits matériels concrets, à travers lesquels des institutions de l'Etat ont été offensées via la diffusion d'accusations et d'allégations fallacieuses, sanctionnées par le Code pénal», selon un communiqué officiel.