Devant la publicité effrénée des insultes et des calomnies de tout genre dont il est confronté, la victime de Soulaiman Raissouni a pris la parole pour dénoncer un déchaînement de haine et de déni de justice. L'affaire de Soulaiman Raissouni a été marquée par certaines interférences destinées à ne pas permettre à l'action judiciaire de s'exercer fermement. Une affaire de droit commun dépeinte par l'entourage de l'accusé en une affaire politico-judiciaire, afin de bloquer l'application de la loi, culpabiliser la partie lésée et dissuader le tribunal de jouer son rôle. La victime de Raissouni regrette «un commerce suspect de fausses nouvelles, de bruits injurieux, de déclarations agressives, colporté par l'avocat Mohamed Ziane et d'autres personnes, destiné à travestir la réalité.» «D'aucuns se sont faits un devoir de me flétrir publiquement par de malhonnêtes procédés, destinés à tromper l'opinion publique. Cet étranglement de mon procès fut orchestré par Mohammed Ziane, Wahiba Kharchich et d'autres personnes qui ont enfreint le secret de l'instruction. Ils se sont livrés à des subtilités d'interprétation pour contester la régularité du procès en cours, dans l'arbitraire le plus complet» s'est indigné la victime de Soulaiman Raissouni dans un live sur Facebook, jeudi 24 juin. «Il n'est pas difficile de saisir entre ces déchaînements contre moi un point de ressemblance, de voir percer partout la pensée de viser mon intégrité morale et personnelle» a-t-elle déploré. «Voilà Mohamed Ziane, homme de loi, exposé à être pris en flagrant délit d'abus d'autorité, réduit à m'assaillir d'outrageantes imputations». «On peut retarder encore la justice, obstruer encore sa route, chercher encore à l'intimider ; mais la vérité finira par éclater. Les coups de force, les arguments fabriqués sur commande, les délations, empoisonnent mon affaire. Certaines violations du droit commises par l'entourage des accusés sont révoltantes» a poursuivi A.M. avant d'indiquer que «ce serait tomber trop bas que de croire des gens qui règlent des comptes avec le pays, des gens au ban de l'humanité civilisée» souligne-t-il. «Mohamed Ziane s'est livré depuis quelques temps, aux plus violents déchaînements, à de révoltants excès à mon encontre. Il a répandu partout l'outrage, la diffamation, le mensonge sur mon affaire. Il n'a respecté ni la loi, ni la dignité des institutions, ni l'honneur des magistrats, ni la vie privée, ni la vie publique. Cette personne, par ses polémiques et ses indignités, a joué un rôle néfaste dans mon affaire ; il s'est décidé d'être le plus souvent à côté des vraies questions ou de ne les voir qu'avec ses passions, avec ses préjugés, avec ses rancunes» a accusé A.M., la voix émue. Le procès de Soulaiman Raissouni a repris mardi 22 juin à Casablanca en son absence, devant la cour d'appel de Casablanca. L'administration pénitentiaire (DGAPR) a fait savoir à la cour au début de l'audience qu'il avait «refusé» d'assister au procès. Vendredi, la DGAPR l'avait accusé dans un communiqué de «chercher à tromper l'opinion publique en observant une pseudo-grève de la faim». Soulaiman Raissouni est poursuivi pour «agression sexuelle» après une plainte déposée par un militant LGBTQ. Son procès a débuté en février, avec depuis des renvois systématiques d'audience. La semaine dernière, le parquet a estimé que ces reports étaient liés à sa stratégie de défense, avec des reports «à sa demande pour des motifs différents, soit pour préparer sa défense, soit pour des raisons de santé». La justice a rejeté toutes ses demandes de remise en liberté, tandis que plusieurs voix ont dénoncé les interférences du secrétaire général de Reporters sans frontières, Christophe Deloire, venu à Casablanca pour assister au procès de Raissouni et à celui de Omar Radi. Ce dernier est en détention préventive depuis près de onze mois pour des accusations de viols et d'espionnage.