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Sous la pluie, des sinistrés toujours sous des tentes malgré des milliards engagés et les promesses d'Aziz Akhannouch
Publié dans Barlamane le 10 - 03 - 2025

Les pluies s'abattent sur les vallées du Haut Atlas, transformant en bourbiers les camps de fortune où survivent encore des milliers de sinistrés du séisme de 2023. Pourtant, le fonds spécial créé pour faire face à la catastrophe affiche, selon les dernières estimations, un solde positif de plus de 13 milliards de dirhams après avoir déjà engagé 8,9 milliards. Sur le terrain, l'aide tarde à se concrétiser. À ce jour, 4,1 milliards de dirhams ont été versés aux familles sous forme de subventions d'urgence et d'aides à la reconstruction. Mais dans les hameaux dévastés, les habitations en dur se comptent encore sur les doigts d'une main. Pour ceux qui ont tout perdu, l'attente se prolonge sous des bâches détrempées.
Les averses hivernales survenues ces dernières 72 heures ont transformé les camps de fortune en marécages, détrempant les bâches fragiles sous lesquelles s'entassent encore des milliers de rescapés du séisme de 2023. Pourtant, plus de 21,9 milliards de dirhams ont été engagés pour la reconstruction, dont 8,9 milliards déjà dépensés. Mais dans les villages meurtris, l'attente se prolonge et l'urgence humanitaire cède la place à une exaspération croissante à l'encontre des promesses du gouvernement.
Une aide directe encore incomplète
À ce jour, 4,1 milliards de dirhams ont été versés aux sinistrés sous forme d'aides financières. Quelque 63 700 familles ont bénéficié d'une allocation mensuelle de 2 500 dirhams, prolongée de cinq mois au-delà du calendrier initial, signe d'un décalage entre les prévisions officielles et la réalité du terrain.
Mais pour les foyers dont les maisons se sont effondrées, la situation reste précaire. Seuls 5 600 bénéficiaires ont perçu les premiers versements de l'indemnité de reconstruction de 140 000 dirhams, censée leur permettre d'ériger un nouveau logement. Quant aux 51 900 familles dont l'habitation a été partiellement détruite, elles ont reçu 80 000 dirhams pour les réparations, des fonds débloqués en plusieurs échéances. Dans l'absolu, les sommes paraissent conséquentes. Dans les faits, elles se heurtent à des blocages administratifs, des retards d'expertise et des surcoûts imprévus qui ralentissent le relogement.
Des infrastructures en reconstruction, mais à quel rythme ?
Parallèlement, 4,8 milliards de dirhams ont été affectés à la remise en état des infrastructures : réfection des routes, réparation des réseaux d'eau potable, reconstruction des écoles et centres de santé. Des fonds ont également été alloués à l'aide aux artisans, à l'accompagnement social des élèves et enseignants et à la rénovation du patrimoine architectural touché.
Mais au-delà des chiffres, la mise en œuvre patine. La topographie escarpée des zones sinistrées complique l'acheminement des matériaux et allonge les délais. Les marchés publics, soumis à des procédures exigeantes, retardent les premiers chantiers. Pendant ce temps, dans les montagnes battues par les vents, les sinistrés voient les promesses s'éroder sous la pluie.
Un modèle de financement sous tension
L'architecture financière de la reconstruction repose sur une combinaison de dons, de fonds budgétaires et de mécanismes assurantiels. Sur les 21,9 milliards de dirhams collectés, 16,7 milliards proviennent de contributions volontaires d'institutions publiques et privées, tandis que 5,25 milliards ont été injectés directement par l'Etat. Un modèle qui, en théorie, réduit la pression sur les finances publiques et introduit une logique de mutualisation des risques face aux catastrophes naturelles.
Mais cette ingénierie budgétaire, si innovante soit-elle, ne répond pas aux attentes immédiates des sinistrés. Derrière les équilibres comptables et les mécanismes de décaissement, une réalité s'impose : sur le terrain, des familles grelottent encore sous des bâches de fortune, en attendant que l'argent promis se transforme enfin en murs et en toits.
Face à ces lenteurs, le gouvernement d'Aziz Akhannouch assure que l'effort se poursuit et que les fonds sont bien engagés. Mais dans les villages meurtris, où le froid s'installe et l'impatience grandit, une question demeure : où sont passés les milliards, quand tant de familles sans abri affrontent encore la pluie depuis bientôt deux ans ?


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