La 9e édition de l'Université dans les établissements pénitentiaires a été lancée, jeudi, dans la prison locale de Salé 2, sous le thème «les mécanismes d'insertion des détenus à la lumière de la nouvelle vision de développement». Cette université automnale, lancée par la Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), vise, entre autres, l'insertion socio-économique des détenus, leur participation au développement, la préservation de leur dignité et le renforcement de leur citoyenneté. Dans son allocution d'ouverture, le délégué général à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion, Mohamed Saleh Tamek, a relevé que la DGAPR a participé aux discussions avec la commission spéciale sur le modèle de développement au sujet du système pénitentiaire et de la réinsertion des détenus, en présentant notamment un rapport portant sur «la question pénitentiaire et la prison de demain». Cette contribution, a-t-il indiqué, a abordé les principales contraintes entravant le chantier de réforme du système pénitentiaire sur les plans pénal, financier, organisationnel et social ainsi que la vision de la DGAPR de la prison de demain et comment l'intégrer dans le nouveau modèle de développement. À cet égard, M. Tamek a relevé que le surpeuplement carcéral, la prépondérance des peines de courtes durées et l'absence de mesures alternatives à l'incarcération figurent parmi les principaux problèmes dont souffrent les prisons marocaines. La délégation a alors appelé, dans son document, à renforcer la prévention du crime, réorienter les efforts pour lutter contre la surpopulation carcérale, développer une action pénitentiaire efficace, territorialisée et transparente et explorer de nouveaux moyens pour le financement des projets du secteur pénitentiaire, a-t-il fait savoir. Il a également été question de renforcer les ressources humaines en termes quantitatif et qualitatif afin d'améliorer substantiellement l'encadrement de la population carcérale et de mieux s'adapter à l'évolution des missions qui incombent aux établissements pénitentiaires, d'humaniser l'espace carcéral et d'améliorer les conditions de détention, ainsi que de renforcer la recherche scientifique dans le domaine pénitentiaire, a ajouté le responsable. Pour sa part, le ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation Abdellatif Miraoui, a affirmé que toute personne a le droit de bénéficier d'un enseignement de qualité, qu'elle soit en liberté ou détenue, mettant en exergue l'importance du capital humain, en tant que pierre angulaire pour le développement d'une nation. M. Miraoui a estimé qu'il était inconcevable de priver un détenu de ses droits fondamentaux et constitutionnels, soulignant l'importance de l'éducation, de l'enseignement et de la formation dans la lutte contre la criminalité et la réinsertion efficace des citoyens. En effet, la généralisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication et la promotion de l'enseignement à distance permettra de renforcer les capacités de la DGAPR pour la réinsertion des détenus, a-t-il poursuivi. De son côté, le secrétaire général de la Rabita Mohammadia des Ouléma, Ahmed Abbadi a indiqué de la DGAPR veille à offrir aux détenus un environnement digne dans le plein respect de leurs droits humain, tout en prenant en compte les aspects existentiels, spirituels, logiques, sociaux et physiques des prisonniers. La société doit, pour sa part, déployer les moyens humains et logistiques nécessaires pour une réinsertion en toute sérénité des détenus, a-t-il ajouté. Le programme de cette université comporte notamment trois conférences axées sur les détenus en tant que clé de voûte pour le développement, les aspirations des détenus dans le nouveau modèle de développement, ainsi que la volonté de réforme pour des prisons productives.