Le «comité de soutien» de Maati Monjib multiplie les démonstrations publiques consécutives à la reprise du procès de ce dernier, condamné en janvier à un an de prison ferme pour «fraude» et «atteinte à la sécurité de l'Etat». Un des avocats français de Monjib, Vincent Brengarth a multiplié récemment les dérapages verbaux sur «de supposés violations» des règles de la procédure pénale marocaine ainsi que les «conventions internationales» auxquelles l'Etat marocain «ne se serait pas conformé». Un écran de fumée alors que Monjib est encore confronté à des accusations de «blanchiment de capitaux»., de «malversations financières» et d'«atteinte à la sécurité de l'Etat». Maâti Monjib a été condamné en janvier à un an de prison, les autres prévenus (que le comité n'évoque jamais), trois ont écopé de un an de prison ferme et un autre de trois mois avec sursis, alors que les deux derniers devront verser une amende symbolique de 5 000 dirhams. Monjib a également été condamné à une amende 15 000 dirhams. Indignée de des commentaires de la coterie Monjib, l'activiste Loubna El Joud s'est fendu d'un long post Facebook. «Que deviendrons-nous en effet, sans ces chers français, auxquels nous devons rester perpétuellement reconnaissants à leur bienveillante mission civilisatrice» s'est-elle indignée. «Nous aurions été fascinés par des discours sur les droits de l'Homme, si Maître Brenghart avait défendu le respect des libertés individuelles dans son pays,-où l'on interdit le voile pour les femmes musulmanes françaises-, pour que les slogans de liberté, d'équité et de fraternité ne sonnent pas creux» détaille Mme El Joud. «Que Brenghart défende les droits des démunis chez lui, que les fils et filles d'immigrés ne soient plus entassés dans des HLM , qu'ils aient droit au respect loin des étiquettes et des préjugés ! Cependant, Il est bien plus simple d'aller voir si l'herbe des voisins et moins verte, de discuter des lacunes et des failles des autres, quitte à les imaginer, quitte à s'engager dans la condamnation aveugle, saugrenue … et c'est l'une des formes les plus pathétiques du déni ! M. Brenghart cherche à mettre la pression sur le Maroc et ses institutions, et il devrait de ce fait , s'apprêter à recevoir de très bonnes leçons» précise-t-elle Maati Monjib, 60 ans, avait érigé pour stratégie l'idée d'«interpeller l'opinion publique», prétextant qu'il est un «prisonnier d'opinion» malgré les graves charges qui pèsent sur lui. Interpellé initialement le 29 décembre 2020 dans le cadre d'une enquête préliminaire pour «blanchiment de capitaux», Monjib a parallèlement été condamné à un an de prison le 27 janvier pour «fraude» et «atteinte à la sécurité de l'Etat» au terme d'un procès ouvert en 2015. Celui-ci concernait des accusations de malversations dans la gestion d'un centre qu'il avait créé pour promouvoir notamment le journalisme d'investigation. Les autorités judiciaires marocaines affirment qu'il a bénéficié d'un «procès équitable». Le comité de soutien à Monjib en France, accusé d'ingérence dans cette affaire, appelle sans cesse «les autorités françaises à mettre tout en œuvre pour obtenir la libération immédiate de Maati Monjib». L'opinion publique s'est élevée contre ce qu'elle a appelé l'ingérence de ce comité dans des affaires intérieures, un comité qui vient au secours d'un client sulfureux pour réduire au silence toute critique et tenir tête contre la justice. Les avocats français MM. Bourdon et Brengarth ont justifié la plainte avec constitution de partie civile près le tribunal judiciaire de Paris en raison de «la nationalité française» de Monjib «aux fins de favoriser la mise en liberté de leur client».