La justice reproche des faits de «blanchiment de capitaux» à Monjib, qui refuse de rendre publique un résumé de situation patrimoniale. Il refuse également de dévoiler sa déclaration d'intérêts, censée éclairer sur ses participations aux organes qu'il a dirigés, ses activités bénévoles et associatives. Visé par plusieurs dossiers judiciaires, Maati Monjib a annoncé, dimanche 11 octobre dans la soirée, entamer une grève de la faim. Des annonces dérisoires érigées en système alors que ce dernier refuse qu'une vérification complète de sa situation fiscale soit procédée et s'abstient de rendre publique sa déclaration de patrimoine et d'intérêts, seule issue susceptible de prouver son intégrité. Comme d'habitude, Monjib, qui cherche partout des prétextes de déclamation contre le Maroc, déclare cesser de s'alimenter pour détourner les attentions sur les accusations qu'il affronte. Les autorités avaient mentionné des irrégularités financières concernant Monjib depuis 2015, du temps où il gérait le Centre Ibn Rochd d'études et de communication, qui a fermé en 2014. Maati Monjib a déjà mené deux grèves de la faim en 2015 (une de trois jours et une autre de vingt-quatre jours) en espérant obtenir gain de cause. Il semble naturel et légitime de demander la source de la fortune grandissante de cet individu, et Monjib peut se défendre en faisant montre de transparence absolue. La justice marocaine a annoncé, mercredi 7 octobre, déclencher une enquête sur Maati Monjib, suspecté de «blanchiment de capitaux» après des informations sur des «transferts importants d'argent» et des propriétés immobilières acquises de manière douteuse. «La police judiciaire mène l'enquête sur instruction du parquet général», a indiqué dans un communiqué le procureur général du roi auprès du tribunal de première instance de Rabat. Le parquet a été lui-même saisi par une unité spécialisée pour «un inventaire de transferts de fonds importants et une liste de biens immobiliers» qui «ne correspondent pas aux revenus habituels déclarés par M. Monjib et les membres de sa famille», a-t-il ajouté. Le sexagénaire a affirmé sur sa page Facebook que les faits n'étaient «pas nouveaux» et figuraient déjà dans l'acte d'accusation d'un procès pour «malversations financières» et «atteinte à la sécurité de l'Etat», ouvert en novembre 2015. Un dangereux engrenage de polémiques cherche à trop grossir cette affaire judiciaire, laquelle ne peut avoir qu'un caractère tout intérieur contrairement aux démarches des ONG qui veulent s'en emparer et l'exagérer encore, par des artifices de rhétorique et de vains prétextes. La prochaine date du procès a été fixée au 29 octobre. Sept autres journalistes et militants des droits humains sont jugés en même temps que Maati Monjib. Ils encourent des peines allant de un à cinq ans de prison, et de lourdes amendes.