Mohamed El Haini a été l'invité du magazine maghrébin sur France24 pour analyser l'affaire Maâti Monjib. Voici ses déclarations. En réponses aux questions de France24 sur l'accusation de harcèlement portée par Maâti Monjib à l'encontre de l'Etat marocain, l'ancien juge Me Mohamed El Haini a rejeté cette allégation. Lui qui est avocat et professeur de droit, en plus d'être militant pour les droits de l'Homme, remet l'affaire dans son contexte : «Il s'agit précisément d'une saisine reçue par le parquet général de la part de l'Unité de traitement du renseignement financier (UTRF) sur des présomptions de blanchiment d'argent qui nécessite enquête approfondie». اطلالتي على فرانس 24 وموضوع الاشتباه في غسل الاموال المعطي منجب نموذجا Publiée par Mohamed El Haini sur Mercredi 14 octobre 2020 El Haini rappelle que cette unité est spécialisée dans la lutte contre le blanchiment d'argent. «Elle ne relève ni de la justice ni de la sûreté nationale, mais du chef de gouvernement. Enclencher pareille procédure figure parmi ses prérogatives ordinaires», poursuit le juriste. Ce dernier rappelle aussi qu'une telle unité existe dans tous les pays du monde et qu'elle opère au Maroc, depuis onze ans. «L'UTRF a soumis jusqu'à présent 107 saisines au parquet général concernant des particuliers et des entreprises, de la même façon qu'elle l'a fait concernant Maâti Monjib. Est-ce qu'un prétendu défenseur des droits de l'Homme aurait l'immunité contre cette procédure d'investigation dont personne ne s'était plaint auparavant ?», s'interroge l'invité de France24. Et d'ajouter: «personne n'est au-dessus de la loi». Mohamed El Haini insiste sur le caractère ordinaire de l'enquête dont fait l'objet Maâti Mounjib. L'interviewé précise qu'il ne s'agit pas en l'occurrence d'une affaire sexuelle ou d'atteinte à la sécurité de l'Etat, mais de présomption de blanchiment d'argent sur la base de preuves écrites. «Il s'agit d'une dizaine de biens immobiliers inscrits dans les conservations foncières du royaume aux noms de Maâti Monjib, de sa sœur et de sa femme. Il s'agit aussi de transferts d'argent provenant d'aides qui étaient destinées à la société civile. Et si Monjib croit en son innocence, il n'a qu'à la défendre en toute transparence et à publier la liste de ses biens dont les identifiants ont été rendus public par des médias d'investigation marocains». Le défenseur des droits de l'Homme souligne que les militants en faveur de ces droits sont pour la légalité et la prédominance de la loi. Sur cette base, il conclut que l'enquête concernant Maâti Monjib ne relève en rien du harcèlement, mais de l'application de loi qui est dessus de toutes et de tous.