Introduit dans un smartphone, ce logiciel permet d'en récupérer les messages, les contenus multimédias, contacts et même d'écouter les appels de son propriétaire. Toutefois, le Maroc a répété a maintes reprises qu'il ne possède pas cet outil de traçage. Sur la liste décortiquée par le consortium de médias figure notamment le numéro du journaliste marocain Ahmed Najim, une liste obtenue par le réseau basé en France Forbidden Stories et l'ONG Amnesty International. Si son nom figure parmi les 50 000 numéros de téléphone sélectionnés pour une prétendue surveillance potentielle, M. Najim a déclaré «qu'aucune partie impliquée dans l'enquête n'a pris contact avec [lui] pour [lui] expliquer ce qu'il se passe.» «Je me sens dépaysé encore que nous suivions les activités d'Amnesty et publiions leurs communiqués». Lundi 19 juillet, a catégoriquement démenti le recours au logiciel Pegasus. Mais Ahmed Najim ne décolère pas : «J'aurais aimé qu'on me contacte et qu'on me consulte avant d'afficher mon nom, à l'image de ce qui a été fait avec une journaliste française, laquelle a réclamé que son identité ne soit pas dévoilée». Les journalistes du projet Pegasus, pour rappel, ont rencontré une petite partie des détenteurs des numéros déclarés infectés et ont récupéré 67 téléphones qui ont fait l'objet d'une expertise technique dans un laboratoire d'Amnesty International, sans aucune autre information. Le gouvernement marocain a dénoncé comme mensongères les informations selon lesquelles les services officiels ont infiltré les téléphones de plusieurs personnalités publiques nationales et étrangères et de responsables d'organisations internationales à travers un logiciel informatique. Cette affaire «doit être vérifiée», a réagi pour sa part la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Fondée en 2011, NSO, assure que son logiciel sert uniquement à obtenir des renseignements contre des réseaux criminels ou terroristes, et que les dernières révélations porteraient un caractère diffamatoire.