L'Algérie souscrit sincèrement aux aventures séparatistes contre le Maroc et paye un tribut de plus en plus lourd pour au Front Polisario, lequel gênait les mouvements de l'Algérie comme un boulet attaché à son pied. Le dossier du Sahara entretien un foyer de tension majeur à sa frontière occidentale, créant l'impérieuse nécessité d'une importante présence militaire dans la région de Tindouf. Le soutien logistique et matériel au Polisario, en termes d'armes, d'aide alimentaire, budgétaire devient un fardeau pesdant d'autant plus lourde à porter que l'Algérie a été confrontée à une grave crise économique, politique et sociale. Au milieu de l'effervescence populaire, en Algérie, le régime d'Abdelmadjid Tebboune continue à alimenter sa politique antimarocaine. Jamais la vérité de cette observation ne s'était fait sentir plus vivement que ces derniers jours, lorsque le président algérien a rendu visite à Brahim Ghali, chef du Polisario, jugé sommairement début juin avec tant de formes apparentes de justice, mais dans le fait avec tant de complaisance, et qui a fui l'Espagne après des semaines de polémique. L'Algérie dut se saigner à blanc pour protéger son petit maquis. Serait-on arrivé à déterminer avec précision le total des dépenses de guerre accordé au Polisario, qu'on serait encore loin de connaître toutes les ressources, même publiques, que cette politique a entraînées. L'Algérie ne soutient pas seulement le Polisario au détriment du peuple pauvre et frustré, mais elle a été forcée à une attitude expectante, qui entraîne de grands armements. Les dépenses privées pour maintenir le Polisario en vie viennent singulièrement accroître les dépenses publiques algériennes. Les dons faits en subsides, en fournitures, en pensions alourdissent les comptes algériens, au moment où le président Tebboune a exclu de contracter des prêts auprès du Fonds monétaire international (FMI) et des organismes financiers internationaux en dépit de la crise financière qui guette le pays en raison de l'affaiblissement des cours du pétrole. La corruption, cette plaie honteuse qui ronge toutes les branches du service public algérien, s'envenime. L'organisation sociale ne s'est pas encore dégagée des langes du socialisme, où l'esprit de liberté et les garanties de la propriété individuelle ont également peine à prévaloir. Le régime algérien méprise son peuple, il n'a qu'une vue intermittente des grands intérêts du pays. Son âme était ailleurs. L'affaire du Sahara est pour lui un conflit de doctrine, le caporalisme algérien enrégimente le Polisario au service de la raison d'Etat. Le coup de tonnerre de décembre 2020 renversa tout ce qui subsistait de l'ancienne politique algérienne avec la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le territoire du Sahara. Ce fut comme un éclair inattendu qui dissipe les nuages des fictions complaisantes, et illumine jusque dans ses replis la faiblesse d'un voisin contrarié et embarassant. Sûrement, ce traitement de faveur aurait déplu au groupe de ressortissants algériens qui étaient bloqués un mois et demi pour cause de crise sanitaire à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle, livrés à eux-mêmes. Les autorités algériennes ont refusé de les laisser embarquer sur un vol d'Air Algérie car, depuis mars 2020, elles ont prétendument suspendu toute liaison aérienne ou maritime avec le reste du monde en raison de la pandémie. Elles ont ordonné à leurs ressortissants de retourner sur leurs lieux de résidence en attendant la réouverture des frontières. Quand au chef du Polisario, il s'est vu offrir un avion médicalisé et un séjour hospitalier gratuit, en Espagne, aux frais du contribuable. Face à la chute des prix de l'or noir et à l'arrêt de l'économie, déjà souffrante, Abdelmadjid Tebboune s'est fendu de cette facétie : «Je préfère emprunter auprès des Algériens que d'aller vers le FMI ou d'autres banques étrangères» car «lorsque nous empruntons auprès de banques étrangères, on ne peut parler ni de la Palestine ni du Sahara [marocain]». Le système que la contestation populaire veut chasser se croit plus tenu de fabriquer des révolutions pour les autres que d'assurer la prospérité du peuple souffrant. Si pesants que soient les sacrifices militaires qu'il s'impose pour la sécurité du Polisario, le régime algérien sait qu'il a dépensé le plus clair de ses forces à soutenir une cause perdue. Les passions politiques, la haine contre le Maroc, les rivalités mises au-dessus de l'intérêt public ; en un mot, l'Algérie connaît toutes les fluctuations d'un navire, qui, à travers les mécomptes et les catastrophes, semblait avoir perdu sa boussole.