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Homo entre« sapiens » et « insipiens »
Publié dans Albayane le 22 - 01 - 2025

La présence du numérique dans la vie courante n'est plus à démontrer. Son impact est évident par la création de nouveaux comportements, par le changement introduit dans les relations sociales et ses nombreuses interventions dans les activités humaines. Si sa maîtrise relève de l'expertise, sa vulgarisation reste régie par l'utilisation d'astuces inscrites dans le logiciel utilisé mais inconnues du pratiquant usuel. Cela permet à d'autres d'alimenter leur site et d'avoir des followers et des likes !
Sans nier les avantages multiples qu'il procure pour ceux qui le maitrisent, le développement de l'intelligence artificielle offre des possibilités à rendre la pensée des simples usagers inerte et leur discernement occulté par l'offre de l'outil. L'abrutissement trouve ainsi la possibilité de s'élargir, profitant du déficit en esprit critique issu des méthodes éducatives adoptées et de la paresse intellectuelle de plus en plus répandue. De l'Homo sapiens « capabilis » dont la promotion se faisait par son émancipation et son éducation, le trend s'affirme pour généraliser, à plus ou moins brève échéance, Homo insipiens, soumis par sa bêtise, fier de son idiotie et de l'insignifiance qui l'anime.
Les retards dans le développement humain dans notre société favorisent cette tendance régressive. Cette dernière entrave encore plus la consolidation du processus démocratique dans le royaume, plus que l'analphabétisme qui ronge encore environ le quart de notre population.
La fracture sociale provoquée s'élargit par la digitalisation progressive des services administratifs. A la place de l'écrivain public, de plus en plus relique, est venu un facilitateur de l'usage des services publics numérisés. L'interaction entre la population et les administrations se trouve annulée et l'amélioration de la qualité́ du service rendu dépend de plus en plus de celle du débit de la connexion ou de « la panne du système ». Causes réelles ou freins artificiels à la productivité, la machine froide ne peut être interpellée pour activer la réponse aux attentes des administrés.
Face à « l'obligation d'utiliser les services publics électroniques » qui s'impose, s'introduit ainsi une aggravation des inégalités sociales et des disparités territoriales dans notre société où le développement humain est sujet à procrastination.
Il ne s'agit pas bien sûr de prôner à ce propos un conservatisme obsolète et non avenu, mais d'entreprendre les mesures nécessaires et urgentes pour rendre notre système éducatifgénéralisé à l'ensemble de notre peuple et à même de suivre les évolutions techniques usitées qui régissent les relations sociales en général et particulièrement entre les personnes et les administrations. La modernité ne peut s'arrêter aux élites et aux agglomérations qu'elles habitent ; elle ne peut être que générale et généralisée.
Plus que sa facilitation de la relation administrés-administrations, et autres dématérialisation des procédures, l'e-gouvernementintroduit des mutations importantes dans la société, Cette dernière devrait être apprêtée à s'adapter aux changements nécessaires qu'il introduit, non seulement dans le comportement mais aussi dans les valeurs, induisant sa transformation vers une société moderne, juste, démocratique et égalitaire et non soumise à un « techno-féodalisme » oppresseur où la plus grande majorité de la population est transformée en serfs. C'est l'évolution actuelle du capitalisme selon la thèse d'un éminent économiste grec pour lequel « une nouvelle classe dirigeante possède et gère à lafois l'argent de l'Etat qui la lubrifie (plutôt que les profits), et les nouveaux domainesnon marchands, où une minorité minuscule fait travailler pour son propre bénéfice lavaste majorité. ».
Le défi à relever reste le développement humain dans son ensemblepour qu'Homo sapiens trouve son bienêtre dans le royaume au présent, eten agissant pour un avenir durable et inclusif, où l'intelligence, quelle que soit sa forme, prime sur toute action visant à rendre cet homme intelligent en Homo insipiens géré par des plateformes numériques dans une exploitation que l'on croyait à jamais révolue.


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